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6 février 2012

O Somma Luce de Jean-Marie Straub - 2009

vlcsnap-2012-02-06-13h57m08s155

Un petit rendez-vous avec Straub, Varese et Dante, ça aide bien à commencer la semaine sous les meilleures égides. Les trois joyeux drilles jouent à égalité dans ce court-métrage, puisque les arts cinématographiques, musicaux et littéraires s'y côtoient dans un partage strictement partagé du temps de parole. Ça commence avec 6 ou 7 minutes d'un concert de Varese, sifflé par quelques énergumènes énervés ("Salaud, c'est un scandale !") sur fond noir, ce qui annonce la couleur si j'ose dire. On pense aux attaques ulcérées des détracteurs de Straub, et on apprécie de le voir ainsi désamorcer dès le début les critiques qui ne manqueront pas de pleuvoir sur la suite du film. Quand l'image apparaît, c'est pour filmer un gars assis sur une chaise dans un paysage champêtre, et qui se met tranquillement à déclamer du Dante dans la langue, entrecoupé parfois par de doux panoramiques le long des collines et des bois avoisinants. Jolie langue, il faut le dire, et très habilement dosée par Straub qui, cette fois, évite et austérité et exaltation dans ce bel exercice de récitation "à froid" d'un texte pourtant bien lyrique. Bon, voilà, le film est résumé, c'est-à-dire qu'on a encore une fois droit à un exemple de radicalité, à un refus de toute concession de la part du gars Jean-Marie, et à un film qui désolera certains et enchantera d'autres. Pour ma part, je l'ai trouvé un peu redondant par rapport aux autres films du couple sur le même modèle, mais je note avec plaisir que la tentative de faire entrer une sorte de Sacré dans la nature concrète contemporaine est ici plus réussie que dans la plupart des tentatives passées : on voit vraiment à l'écran les mots pénétrer dans ces paysages pourtant relativement "banals", le tout formant une osmose qui a peut-être quelque chose à voir avec une certaine mystique. Satisfaction, donc, teintée comme toujours d'une certaine perplexité.

Tout Straub et tout Huillet, ô douleur : cliquez

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