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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
3 février 2012

The Day he arrives (2012) de Hong Sang-Soo

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Hong Sang-Soo tourne décidément à la vitesse de la lumière. Ce dernier opus qui bénéficie d'un sublime noir et blanc - tous les plans avec la neige sont à tomber - narre les mésaventures d'un réalisateur, Seong-Jun, qui a cessé de réaliser des films ainsi que ses diverses rencontres au gré de son errance dans de petites rues de Séoul : un petit groupe d'apprentis cinéastes qui le suivent et qui finissent par révéler chez lui une certaine paranoïa, un ami peu loquace qui a bien du mal, semble-t-il, à conclure avec celle qu'il présente comme une vieille amie, une ex que Seong-Jun aime encore mais qu'il se refuse de refréquenter, une patronne de bar qui ressemble comme deux gouttes d'eau à son ex avec laquelle Seong-Jun va finir par avoir une brève aventure... Les incertitudes de l'existance, les coïncidences des rencontres, les coups de gueules, les coups de foudre... Les aléas de la vie, quoi, entre des êtres qui passent leur temps à discuter mais qui éprouvent quelques difficultés à réellement "connecter". On retrouve chez Hong Sang-Soo les variations autour d'une même séquence qui se répètent plusieurs fois avec un changement dans les protagonistes et le déroulement de la chose : une tranche de vie répétée à l'infini comme un souvenir obsédant qu'on cherche à retrouver, une vaine existence où tout prend des allures de "déjà vu", une situation imaginaire où l'auteur explore toutes les possibilités en prenant plaisir de changer certaines données...? Difficile de toujours savoir où Hong Sang-Soo veut vraiment en venir et on peut comprendre que certains trouvent l'exercice quelque peu lassant... On peut également se plaire (et j'en suis) à suivre les méandres de cette histoire où l'auteur n'a de cesse de creuser le même sillon comme pour mieux revenir sur les éternelles angoisses et la personnalité de chacun de ses personnages.

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Au cours de ces séquences répétées de beuverie, on passe par toute une palette d'émotions : coup de grisou (la chtite qui a perdu son chien...), coups de colère aussi soudains que pathétiques, coup de coeur entre des êtres qui ont souvent du mal à réellement livrer leur sentiment... Dis comme cela le monde selon Hong Sang-Soo pourrait paraître quelque peu tristoune mais il y a toujours une petite pointe d'ironie, de drôlerie sous-jacente dans ces diverses situations qui permettent de rendre ces individus finalement si attachants. Et puis il y a de soudains éclairs passionnés à couper le souffle comme ce baiser donné à pleine bouche dans cette petite rue enneigée : même si cette relation sera vite avortée, cette fulgurance entre deux êtres demeure comme un véritable instant de grâce parmi toutes les petites misères de l'existence... Auto-portrait laconique d'un cinéaste sur la touche et un peu "perdu" et nouvelle oeuvre "réussie" d'un cinéaste prolifique toujours aussi pertinent dans la mise en scène, le choix des cadres et la direction d'acteurs. Sous le charme, once again.

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Commentaires
R
Ca file envie !
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