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Shangols
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21 avril 2011

Les Femmes de mes Amis (Jal aljido mothamyeonseo) (2010) d'Hong Sang-Soo

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Toujours un vrai plaisir que de suivre les déambulations, les questionnements, les pseudo-aventures amoureuses de cet "alter ego" - pathétique et touchant - du cinéaste. Derrière ses bonnes intentions apparentes, ses longs discours (sur le cinéma ou sur l'amitié), notre ami ne semble finalement se soucier que de son propre pouvoir de séduction (j'adore la petite séquence de bras-de-fer où il brille devant les petits jeunes avant de se faire "remettre à sa place" par un aîné plus costaud)... Hong Sang-Soo multiplie les situations où son personnage, malgré sa "bonne volonté", finit fréquemment par mettre les pieds dans le plat, provoquant moult discordes à la suite de repas trop arrosés ou la colère de ses "amis" après avoir marivaudé avec leur compagne. Prenant toujours l'air du parfait innocent, l'excellent Kim Tae-woo a le don de provoquer l'ire de ses pairs et de se retrouver dans des situations scabreuses avec des jeunes femmes qui finissent toujours par lui dire ses quatre vérités (voir les réflexions de la jeune femme qui le reçoit dans le festival en lui reprochant de ne "jamais tenir ses promesses" et la déclaration cinglante de son amour de jeunesse (mariée avec l'un des ses amis) qui l'interpelle en ces termes : "Pourquoi n'admets-tu pas que tu ne sais pas tout ?").

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On s'amuse du décalage constant entre ce Pierrot lunaire qui passe son temps à glisser de petits sourires affables, à faire des compliments et ces situations dans lesquelles il finit par se retrouver qui dégénèrent invariablement. Dans ce film, Hong Sang-Soo ne cherche point trop à égarer son spectateur dans des pistes narratives parallèles (comme s'il avait fini par se plier (toute proportion gardée...) aux reproches de l'étudiante en cinéma disant à son "alter ego" que les gens ne comprennent absolument rien à ces films) si ce n'est lors de cet épisode troublant où il découvre son ami mort : rêve, fantasme et réalité se retrouvent mêlés lors de cette séquence, un épisode où il finira malgré tout, encore une fois, par payer les pots cassés. Le cinéma de Hong Sang-Soo parvient une nouvelle fois avec ce récit d'un homme narcissique, victime de ses paroles en l'air et de ses actes souvent inconsidérés, par faire entendre sa petite musique si personnelle, par mettre en scène une petite chronique des petitesses et des espoirs d'un personnage délicieusement drôle. Imparable et incomparable.

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