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21 avril 2011

Deadline at Dawn (1946) de Harold Clurman

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Voilà un film noir relativement surprenant, non seulement au niveau du dénouement final - mais ce genre de petit twist est propre au genre - mais aussi par le ton (des dialogues signés Clifford Odets qui s'amusent à distiller des pointes de "philosophie" de base ou de petites expressions savoureuses) et par l'intrigue qui part un peu en live (cinq personnes, qui ne s'étaient jamais croisées auparavant (à l'exception de deux d'entre elles) se retrouvent autour d'un cadavre et font "équipe" pour retrouver le meurtrier avant la police : peu banal en soi. Ce n'est pas une nuit aussi foutraque que, par exemple, celle d'un After Hours mais la multiplication des personnages et - des fausses pistes - est telle qu'on se surprend parfois à penser à la touche de folie du film de Scorsese). Une galerie de cinq personnages disparates (un jeune marin tout timide (Bill Williams) qui se demande s'il n'a pas commis un meurtre - je prie pour que l'alcool ne me joue point un jour un tel tour -, une fille de dancing (extraordinaire et craquante Susan Hayward) qui va se prendre d'affection pour notre marin tout perdu, un chauffeur de taxi plein de bon sens et de compassion qui vient se joindre à l'équipée, deux hommes à la fine moustache qui ont plus des têtes de mafieux que de saltimbanques (excellent Joseph Calleia quand il bouffe sa grappe de raisin) qui se retrouvent donc liés, le temps d'une nuit, pour éclaircir le meurtre d'une donzelle aux mœurs méchamment olé olé. On croisera en cours de route un aveugle à l'allure inquiétante, un soiffard qui fout le souk dans la rue, un admirateur invétéré de la belle Susan, un quidam à la recherche d'un véto pour soigner son chat qui a avalé un os de poulet (!), une magnifique jeune femme blonde (la danoise Osa Massen que j'épouserai dans une autre vie) qui semble avoir un lourd poids sur sa conscience et j'en passe...

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L'histoire démarre avec ce jeune marin en permission qui décide de rendre l'argent à une donzelle qu'il a volée peu de temps auparavant. Il se rend dans son appart en compagnie d'une jeune fille rencontrée dans un dancing et, po de bol, ensemble, ils découvrent son cadavre... L'ai-je tuée pendant un moment d'absence, se dit-il ? Ne risque-t-il point, de toute façon, de se retrouver accusé par le frère de la donzelle dont il venait de faire la connaissance ? Son bus censé le ramener à son taff doit partir à six heures du mat, cela lui laisse la nuit pour tenter de trouver le coupable... La jeune fille, prise de pitié (ce type un peu gauche lui rappelant qui plus est son frère), décide de lui filer un coup de main...  L'enquête est menée au départ un peu au "petit bonheur la chance" : notre jeune marin et la fille échafaudent des théories un peu fumeuses... qui se révèlent malgré tout payantes, et notre couple de croiser au cours de cette longue nuit d'étranges individus (et les motifs de crime ne manquent point...), en dehors, peut-être, de ce chauffeur de taxi qui décide de leur prêter main forte dans leur quête...  On finirait presque par se perdre dans ces histoires d'argent volé, de chèques en bois et de chantage à la petite semaine, la seule chose vraiment claire étant que la gâte Edna, retrouvée assassinée, n'avait apparemment pas que des amis...

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Même si certaines situations semblent un peu tirées par les cheveux - il eut été sûrement plus simple pour notre jeune homme de faire appel d'entrée de jeu à la police pour tenter de se disculper... -, le film possède un certain charme, un chtit quelque chose d'indéfinissable : est-ce dû à la présence de Susan Hayward qui apporte son naturel à l'histoire ? A la drôle de romance qui se tisse progressivement entre elle et ce marin un peu à côté de ses pompes ? Au fait que l'on ne sache jamais comment l'histoire, d'une séquence à l'autre, va rebondir ? A l'opacité de la plupart des personnages dont il nous est difficile de définir au premier abord le rôle qu'ils ont pu jouer dans ce micmac ? Le fait est qu'on se laisse prendre au jeu de ce film "noir" qui semble finalement plus se concentrer sur les rencontres incongrues qu'il génère que par la résolution du crime... Une autre chose indiscutable, c'est qu'il s'agit du meilleur long-métrage d'Harold Clurman - son premier et son dernier... Voilà une odyssée vite emballée.

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Noir c'est noir, c'est

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