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11 décembre 2010

Les Mains qui tuent (Phantom Lady) (1944) de Robert Siodmak

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Un film noir qui a la classe de la belle Ella Raines, petite secrétaire prête à tout pour sauver son boss, l'énergie d'un Elisha Cook Jr qui se lance dans un petit numéro inoubliable, le raffinement de la fine moustache d'Alan Curtis, gentil agneau qui devient un lion en cage en prison, et l'ambiguïté d'un Franchot Tone, vieux pote de l'accusé qui ne fait son apparition qu'au milieu du film. C'est l'éternelle histoire d'un type, Scott, accusé à tort d'avoir tué sa femme alors que celui-ci, en délicatesse avec sa légitime, était bien loin de chez lui lorsqu'elle a été étranglée. Il a passé la soirée avec une "rencontre de hasard" - une jeune femme méchamment déprimée - qui pourrait bon an mal an lui servir d'alibi... Pas de bol, du serveur du café au chauffeur de taxi, en passant par un musicien et une chanteuse, qui leur avaient jeté un coup d'oeil lors du spectacle auquel ils avaient assisté ensemble, plus personne ne se souvient de la lady. Pire, cette dernière est totalement introuvable. Scott est coffré, jugé, condamné à mort... La poisse quoi.

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C'est toujours utile d'avoir dans la manche une petite secrétaire de la trempe d'Ella Raines dont on devine dès le début les sentiments qu'elle a pour son boss. Elle a l'opportunité de lui sauver la vie, mais elle n'a seulement qu'une poignée de jours pour dénicher une preuve... Elle campe dans le café pour faire craquer le serveur - c'est louche que le gars ait oublié la fille. Elle le harcèle jusque dans la rue et notre homme est à deux doigts de craquer, on le sent bien. Ah pas de chance, il se fait justement écraser par une bagnole en tentant d'échapper aux questions de la belle. Ca fait un témoin en moins. Second objectif, un petit percussionniste tout énervé qui avait lancé des oeillades à la mystérieuse femme qui accompagnait Scott, la soirée du drame. Ella se fringue comme une pouffe, attire l'attention de notre ami Elisha Cook Jr qui n'en croit pas ses yeux et celui-ci de l'attirer dans un réduit où ses potes jazzy font un boeuf : c'est le moment le plus nerveux du film, avec Ella qui montre ses gambettes, des musicos déchaînés et un Elisha, fou furieux, les yeux lui sortant littéralement de la tête à chaque fois qu'il contemple sa "conquête". Il la ramène dans sa piaule pourrie, ne tarde pas à lâcher l'info qu'elle cherchait (il s'est fait graisser la patte par un type pour dire qu'il n'avait jamais vu la femme qui accompagnait Scott) et notre Ella prévient le commissaire pour un interrogatoire plus poussé. C'est la scoumoune, le temps qu'il arrive, Elisha a été assassiné. Le spectateur connaît dorénavant le tueur, Ella est, elle, tout perdue... Elle ne peut plus se raccrocher qu'à une abracadabrante histoire de chapeau et compter sur l'aide d'un vieux pote d'Henderson qui revient d'un voyage au Brésil... Po gagné.

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Certes, l'histoire ne bénéficie peut-être point d'un rythme trépidant - notre Ella, toute penaude va de désenchantement en désenchantement pendant que le Scott devient de plus en plus irascible en prison - mais à partir du moment où on connaît le tueur, la tension monte d'un cran ;  il faut voir notre gars observer ses longues mains anguleuses (un trait de lumière les mettant terriblement en relief) et l'on découvrira, plus tard, chez lui une statue de ses (propres ?) mains (le type est sculpteur) ainsi qu'un tableau du gars Van Gogh - l'autoportrait à l'oreille bandée - qui nous laisse aucun doute sur le fait que type est clairement torturé (gros problème d'égo, mouais)... Reste à sa voir si Ella, qui peut sauver la vie de son boss grâce à une plume de chapeau (la vie tient à rien, c'est clair), ne sera point la prochaine victime du tueur au foulard... Brrr... Un très honnête polar qui donne notamment envie de découvrir Ella Raines dans un rôle un peu moins "réservée". Elisha Cook Jr devrait, de son côté, arrêter la coke - ça ne tolère aucune discussion.   

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