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12 octobre 2010

Fast Company de David Cronenberg - 1979

vlcsnap_2010_10_11_20h47m13s245Même chez les grands cinéastes, il y a des hauts et des bas, je veux bien le reconnaître ; mais alors c'est vraiment rare de tomber sur un tel navet. Fast Company n'est jamais sorti par chez nous, et on comprend Cronenberg d'avoir voulu enterrer ce truc improbable : c'est tout simplement nul. Placé juste entre les très personnels Rabid et The Brood, c'est clair qu'on n'attendait pas ce film de voitures de la part du plus barré des cinéastes. C'est l'histoire de trois pilotes de "funny cars", de leur compétition, de leurs petites combines pour gratter quelques kilomètres-heure à l'autre et remporter les rallyes qui se succèdent. Seul petit intérêt de la chose : Cronenberg critique déjà pleinement l'asservissement des corps aux multi-nationales. Ici, c'est un salopard représentant une firme qui vend de l'huile de moteur, prêt à exploiter ses pilotes, voire les faire assassiner, pour vendre quelques bouteilles de plus. Il y a, allez, une scène intéressante, quand le héros doit vantevlcsnap_2010_10_11_20h42m23s162r les mérites de la société à la télé, accompagné par une bimbo qui prend des poses de quiche, sous les yeux du patron d'entreprise ; ça ne va pas très loin, mais on perçoit bien le regard concupiscent du capitaliste sur ses ouvriers. A part ça, c'est assez consternant, depuis le jeu d'acteurs (ce qui n'a jamais été le fort de Cronenberg, c'est vrai, mais tout de même, comment trouver des interprètes aussi palôts ?) jusqu'à la mise en scène : le cinéaste se montre incapable de filmer ces courses de bagnole, de faire monter un quelconque suspense, ou même de rendre esthétique ses paysages ruraux. Il y a pourtant là une des inspirations majeures de Cronenberg, les rapports entre la machine et la nature, la beauté des chromes et la comparaison entre les corps et la mécanique (Crash viendra le confirmer). Mais ici, devant le peu d'intérêt des scènes d'action (les courses se résument à 5 secondes de speed), le bougre ne sait pas comment filmer, et même s'il tente quelques trucs, comme ces inserts de gros fastcompanybr_03plans sur des éléments du moteur au milieu des plans d'ensemble sur la course, il ne parvient jamais à déclencher la moindre émotion. Le scénario est naze, les personnages caricaturaux, la musique insupportable, et l'ensemble est totalement dénué de style. On se consolera en attrapant ça et là quelques jolies gambettes de jeunes filles ; ou en se retapant n'importe quel autre Cronenberg, puisque tous ses autres films sont bons (en gros).

Commentaires
P
La fascination de Cronenberg pour la mécanique ne date en effet pas d'hier. On sait qu'il a longtemps nourri le projet de porter à l'écran la vie d'un certain Enzo au cheval cabré.
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