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11 janvier 2010

Les Vicissitudes de la vie I (Kafuku zempen) (1937) de Mikio Naruse

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Un excellent petit Naruse (la première partie... patience pour la seconde) qui commence dans la légèreté - deux jeunes femmes, Toyomi et Michiko, badinent sur leur futur mariage - puis qui prend des allures quasiment rohmériennes - le prétendant de Toyomi, Shintaro, se retrouve entre deux femmes - pour s'achever sur une note plus mélodramatique. Beaucoup de tête-à-tête entre ces jeunes gens qui discutaillent à bâton rompu, Naruse variant fréquemment les scènes en intérieur (la casa, le dancing, un magasin) avec celles en extérieur (des rues, de petits chemins en montagne) pour donner un peu d'air à son récit. Si nos jeunes femmes font relativement preuve de caractère et d'honnêteté (Michiko est plutôt extravertie alors que Toyomi est sans doute plus traditionnelle et moins expansive; la chtite Yurie - le second parti de Shnitaro-, est pour sa part une jeune femme  ultra moderne, franche du collier), il faut reconnaître que le personnage de Shintaro fait preuve, lui, d'une lâcheté absolument terrible... Rah, ces hommes sur lesquels on ne peut jamais compter...

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Michiko et Toyomi se moquent l'une de l'autre en évoquant leurs futurs maris... Même si Toyomi sait que les parents de Shintaro ont des dettes et que ces derniers aimeraient arranger un mariage plus lucratif, elle met toute sa confiance en son prétendant. Celui-ci doit justement aller rendre visite à ses parents pour mettre les points sur les "i", bien décidé, coûte que coûte, à épouser Toyomi. Il n'hésite point à faire front face à son père (qui le menace de se faire hara-kiri, là, maintenant si le fils ne cède pas (j'imagine mon père dans la même situation... nan, en fait)) et ne craque point devant ce chantage (c'était du bluff de toute façon, je me disais aussi). Et puis il rencontre au détour d'un chemin la très moderne Yurie, sur son dada, qui le séduit au premier coup d'oeil (ah les hommes, ne m'en parlez plus). Dilemme terrible, d'autant qu'il n'a jamais vu les films de Rohmer. Il finit par tout avouer à la chtite Yurie sur son passé (sa promesse de mariage faite à une autre femme) - petite ballade dans les bois très fleur bleue - mais cette dernière l'achève par son ouverture d'esprit : mon gars, fais comme tu le sens, moi je suis libre... On voit déjà des ombres menaçantes pesées sur l'avenir de notre pauvre Toyomi... Nan, il ne va pas oser quand même !

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Ben si, il osera, et le pire c'est qu'il prétendra jusqu'au bout qu'il se doit avant tout d'obéir à  la volonté de ses parents, ce qui est d'une "faux-culrie" rare - pour ne pas vlcsnap_1162745dire ignoble. On a envie de le baffer, là, sur le champ, sur l'écran... On avait pourtant senti le coup venir avec ce magnifique plan sur Toyomi, pensant, en haut d'une montagne, à son Shintaro, une Toyomi juste au pied d'un indicateur de directions (photogramme ci-dessous) ayant une sale allure de croix: ça sentait  déjà le sapin. Naruse, implicitement, semble également nous mettre sur la voie, avec plusieurs petits plans fugaces (photogramme ci-contre notamment) sur un autre problème qui couve : et si Yurie était enceinte... Ah là là, va-t-elle oser le dire à Shintaro, cela fera-t-il pencher la balance en sa faveur?... Je ne vous dis pas tout, d'autant qu'il y a une seconde partie qui se profile à l'horizon.

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La joie de Michiko, lors de son enterrement de vie de jeune fille avec ses amies, tranche avec le désespoir qui s'abat sur les épaules de Yurie qui voit son prétendant lui échapper. Michiko reste solidaire jusqu'au bout de son amie et n'hésitera pas à prendre à parti Shnitaro pour lui dire ce qu'elle pense de lui... Celui-ci se fait tout penaud et n'osera avouer directement ce qu'il ressent pour Yurie - lâche, lâche, lâche... J'évoquais Rohmer (c'est un peu anachronique, j'avoue), mais il y a une séquence qui lui aurait sûrement filé un petit sourire: celle où Michiko et Toyomi (sans nouvel depuis son départ de Shintaro), en plein shopping, sont à deux doigts de croiser Shintaro avec Yurie, les deux se baladant dans les rues, l'air de rien... Si le hasard l'avait voulu, cela aurait pu tout résoudre rapidement, mais il n'en sera rien... C'est, comme toujours chez Naruse, rondement mené au niveau du rythme et de l'enchaînement des séquences et des plans - ah ces gros plans féminins et ces petits travellings sur les couples qui arrivent toujours à point nommé -, les plans sur les grands sourires de nos deux jeunes femmes pleines d'optimisme, au départ, finissant par laisser la place au visage tout mouillé et terriblement émouvant de notre pauvre Toyomi, seule,  face à son destin... A suivre, si Dieu le veut (po facile de mettre la main sur la seconde partie, je ne vous le cache point...)       

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