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9 août 2009

Les Poupées du Diable (The Devil-Doll) (1936) de Tod Browning

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Du lourd à l'origine de cet opus browninguesque avec Von Stroheim au scénar, Waxman à la zique, l'incontournable Cedric Gibbons, auteur de fabuleux décors qui donnent tout le réalisme nécessaire aux séquences fantastiques, et Lionel Barrymore qui tente de se transformer avec un certain succès en Robin Williams tendance Mrs. Doubtfire (ouais la référence est chienne, j'avoue) - ajoutons pour le plaisir au casting la chtite Maureen O'Sullivan bien qu'elle n'ait au final que très peu de scènes. Le résultat ? Plutôt captivant dans l'ensemble malgré une fin un peu plan-plan, un peu trop à mon goût à l'eau de rose - une petite note de candeur et de tendresse dans les grands yeux de la Maureen, c'est certes toujours bon à prendre, cela manque peut-être juste d'un soupçon d'audace.

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Deux types s'échappent donc de l'île du Diable. L'un est un scientifique avec de fausses allures d'un Pierre Richard pré-vigneron, l'autre est Lionel Barrymore, genre comte de Monte-Cristo - vu qu'il vient quand même, avant de se faire la belle, de tirer 17 ans de tôle après la trahison de ses trois partenaires banquiers. Ambiance trouble quasi franjuesque lorsqu'on découvre la baraque où ils vont échouer : une fille bancale fait des gammes sur un orgue, une vieille avec une mèche blanche dans les cheveux tendance Cruella tripote dans un labo un chien miniaturisé et taxidermisé (oups!) et un dogue, justement, à l'arrêt, regarde le caméraman d'un air inquiet. Il s'agit en fait de la baraque du scientifique qui ne va point tarder à reprendre ses expériences : son truc, au gars, c'est de tout réduire au 1/6ème, en particulier les chiens. Ils ont l'air fâcheusement morts dans un premier temps mais il suffit de se concentrer un poil, mentalement, pour leur insuffler la vie. Vous m'avez l'air sceptique comme ça, mais je vous assure que cela marche au petit poil et notre vieux, juste avant de clamser d'une crise cardiaque, de miniaturiser la bonne en pin-up (jeu de mot, ah si). Lionel Barrymore n'y réfléchit point à deux fois et décide, avec cette poupée miniature en poche, de se rendre à Paris pour péter la tronche au trois traîtres banquiers (Mr Radin (lol), Mr Matin (ah?) et Mr Coulvet (?)). Lionel Barrymore, pour passer ultra incognito, se déguise en mère Denis et vu ses efforts pour casser sa voix (ferait presque penser à De Funès dans L'Aile ou la Cuisse, vous dire - sale référence aujourd'hui, j'avoue), on va dire qu'il est presque crédible.

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La petite mécanique vengeresse est en marche et donne lieu à quelques magnifiques scènes, notamment celle où la pin-up s'introduit chez un des traîtres pour piquer des bijoux et le décaniller : tout est parfaitement fait à l'échelle, sans effet spéciaux à deux balles (oui sinon, la réduction avec deux images superposés, ça bave toujours un poil) et l'effet est saisissant. Un banquier miniaturisé, le second paralysé, le troisième ne brille guère lorsqu'il reçoit un ultimatum - qui, là aussi, pourrait faire penser au début de Judex. Browning double son intrigue d'une gentillette histoire de famille de ce bon Lionel déguisé donc en vieille qui se ridiculise pour approcher sa fille, la chtite Maureen. Parviendra-t-il à se faire pardonner, tin-tin-tin? C'est le côté un peu attendu du mélodrame qui n'est point d'ailleurs sans faire penser à d'autres oeuvres du père Browning usant de cette éternelle thématique père/fille. Au final, un moment bien agréable, avec un fil conducteur sur l'infiniment petit particulièrement bien mené (du magnifique magasin de poupées (la scène, que n'aurait point reniée Hitchcock, des perles cachées dans un Bidibule avec un inspecteur qui rôde) aux mini passants vus du haut de la tour Eiffel, en passant par certaines réflexions caustiques - "Avant même de les miniaturiser, certaines personnes ont déjà un cerveau microscopique" (devait faire référence à mes boss, le Tod)). Bref l'avant dernier film de Browning, et toujours et encore le même goût pour ces univers étranges peuplés de personnages "physiquement décalés". 

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