Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
11 mai 2008

Bells from the Deep: Faith & Superstition in Russia (Glocken aus der Tiefe - Glaube & Aberglaube Rußland)(1993) de Werner Herzog

2On part cette fois-ci du côté de la Siberie, au nord de la Ienisseï, et on ne peut définitivement pas enlever le don à Werner Herzog de dénicher quand même des personnages qu'on croise pas tous les jours dans la rue : ça commence par des chanteurs (solo, puis duo) à la voix gutturale qui parviennent à faire sortir deux sons à la fois : étrange mélodie qui va nous emmener aux confins d'un autre monde. Nous voilà tout d'abord avec Jésus-Christ himself (d'accord, je l'ai jamais croisé, mais le type s'est méchamment inspiré de toutes les représentations picturales qui existent depuis la Renaissance, au moins): il prêche l'amour de Dieu et de son voisin, je n'ai rien contre, mais qu'ils arrêtent de balancer leurs bouteilles de shampooing qui finissent toutes immanquablement leur course sur ma terrasse... Ensuite petit passage par un soigneur de foi (pas de faute d'orthographe, pour une fois, non, aucun lien avec la vodka - à celui là, on ne lui offre que des bouteilles d'eau d'ailleurs, sale job) et un exorciste : comme par hasard sur le panel de donzelles sur scène, plusieurs entrent en transe (genre égorgement porcin) et le type se la joue chiropracteur (dangereux quand même son imposition des mains sur la nuque...): il a l'air de tellement serrer des dents, le bougre, qu'on sert des fesses devant tant de conviction. On enchaîne avec mon préféré5, triple Youri, ancien projectionniste reconverti en joueur de cloches d'Eglise : le type ferait passer Mike Oldfield pour un joueur de flûte; son concerto à douze cloches tirées par des cordes vaut son pesant de bronze et de sueur. On pense avoir vu le plus ding(ue) jusqu'à ce qu'on fasse la connaissance d'une mère et d'un père qui passent leur temps à marcher à quatre pattes (rien à voir avec la polio, moi aussi au début je suis resté stoïque, de peur de faire une gaffe) autour du lac où se trouve soi-disant une ville engloutie - avec cathédrales et tout le bazar; certains pélerins viennent là en hiver pour ramper sur la glace et avoir la chance de capter une image (de bonnes gerçures, plus sûr)... Une vieille d'expliquer alors qu'il se passe quand même des trucs bizarres dans le coin vu qu'une fois elle s'est faite attaquer par son cochon qui a saisi un bâton (on ne demande qu'à la croire) sans parler des cloches qui résonnent parfois des profondeurs du lac. Notre Jésus nous fait une dernière petite prière et on se dit que finalement c'est clair, la religion ça équilibre son homme. J'ai la foi en Werner, plus que jamais. 

Bells_Deep_Screen_Shot

Venez vénérer Werner : ici

Commentaires
Derniers commentaires