Les Algues maléfiques (2022) de Antonin Peretjatko

Le trublion Peretjatko s'offre un court en mode "conte horrifique (et drolatique) breton" pour rendre au passage un hommage nourri et affiché au gars Romero. Et c'est assez drôle, notamment à cause du petit (et pas vraiment léger) message sur l'environnement (les zombies, littéralement phagocytés par les algues, incarnant de façon toute romeresque "la vengeance de la nature bafouée") et des différents personnages mis en scène par notre cinéaste : un maire véreux et hypocrite, des flics incompétents, des zombies dont la démarche imite à la perfection tout bon breton bourré, un trio de bobos bien branques (notamment cette conne, pardon cette donzelle qui cherche à avoir de l'empathie pour le monde entier). Des politicards qui parlent pour embrouiller la population, une population qui gueule mais incapable d'agir, on est bien en France : du coup, les zombies se développent à leur rythme et se rebellent (à chaque marée haute, ils sont de plus en plus nombreux...) : notre trio de bobos, experts en drogue de synthèse, sauront-ils trouver la parade ? Sans vouloir dévoiler ce qui fait tout le suc de ce combat, disons simplement que les Femens seraient surement fières de ce moyen de parade trouvé par nos trois branleurs (montrer ses seins, une arme ? Eh eh, je vous laisse seul juge). Pour le reste, on rit gentiment devant cette équipée sauvage de bras-cassés et ces effets spéciaux à la gomme. Un sympathique Antonin - dans le genre. Des algues ? Arrrgh !  (Shang - 26/02/24)

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Bizarroïde récréation version cinéma bis pour Peretjatko, qui travaille plus que jamais sur le genre avec ce court-métrage ovniesque : Les Algues maléfiques est un film de zombies écolo et farcesque qui aurait pu être tourné dans la France de Bertrand Blier avec les moyens de Lucio Fulci et l'imaginaire de La Soupe aux choux. Bretagne : des algues vertes intéressent les scientifiques mais révulsent les politiques qui voudraient bien que leur commune reste touristique. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que ces algues transforment ceux qui s'y frottent en morts-vivants. Face à la menace, un groupe de bobos parisiens en vacances sort son boitier de chimie pour enfants et fabrique une arme destructrice de zombies : les seins à rayons laser. Moui moui moui... C'est à la fois gaulois avec ces nanas qui soulèvent leur pull à tout va pour pulvériser du monstre et écolo avec ces algues responsables des pires maux, ça ressemble à un film sur Youtube avec ces petits vieux qui assomment les Parisiens à coups de pelle et ces maires crétins qui font des discours à la con, ça pourrait même être un film pour enfants avec ces acteurs (Estéban) qui jouent à jouer... mais ça ne ressemble finalement pas à grand chose, à part peut-être à un gros gag pas fin, à une farce jouée par ce cinéaste pas avare en taquineries. Le fait est qu'on n'est pas vraiment dans le napperon ouvragé (malgré la présence de cette petite vieille qui raconte tout ça façon légende bretonne), et qu'on fronce les sourcils plus souvent qu'à notre tour devant les imperfections du bazar et l'aspect amateur assumé. On sait que Peretjatko aime jouer sur l'artisanal plus que sur l'art, mais il a ici peut-être eu la main trop lourde pour nous montrer son amateurisme. Pas vraiment drôle ni pertinent, un court-métrage qui fait penser aux élucubrations de Bruno Dumont, mais qui n'en a pas le côté punk.  (Gols - 09/03/24)