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5 février 2024

Le Mystère de la Vallée blanche (The Valley of Silent Men) (1922) de Frank Borzage

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On va bien finir un jour par en faire le tour de l'ami Borzage (l'une de nos toutes premières odyssées), chaque année les Ricains ayant la bonne idée d'exhumer un incunable du sieur... Plusieurs questions métaphysiques seront posées ici. N'est-il pas idiot de confesser un meurtre que l'on n'a pas fait juste avant de mourir et finalement de ne pas mourir ? Un petit verre de gnôle peut-il éviter d'affronter la mort ou peut-il simplement la faire reculer ? Faut-il s'encorder en montagne sachant que lorsque l'un des deux tombe dans le ravin cela peut sonner le glas des deux petits malins ? Je vous rassure, je vous mène sur quelques fausses pistes juste pour le plaisir. N'empêche que cette petite découverte borzagienne fut encore une fois un vrai plaisir, notre cinéaste se révélant, comme personne, capable de nous remplir les poumons d'air pur.

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D'entrée de jeu, nous voilà face à ce paysage superbement enneigé, ce grand territoire dans lequel on distingue, à peine, un trappeur, un homme de loi, un individu traqué... Dès le départ, des coups de pétard vont retentir dans cette immensité froide et les imbroglios vont s'enchainer... Notre homme de loi, appelons le Kent, blessé, trouvera refuge chez ce fameux trappeur qui l'avait déjà sauvé par le passé... Un homme, mort, git chez notre ami trappeur qui va forcément se voir accusé dans la foulée du meurtre par d'autres représentants de la loi de passage... Pour sauver son pote, Kent s'accuse du meurtre... Tout le monde se doute bien que ce ne sont ni le trappeur ni Kent les tueurs et le suspense de rester entier... C'est le moment que choisit une jeune femme (Alma Rubens as Marette) pour faire son apparition : elle, elle sait, oui elle sait, et semble avertir les uns et les autres d'un autre meurtre dans l'air... Mais n'en disons pas plus... Marette et Kent, réunis par un curieux destin, auront le coup de foudre et devront confronter leur amour aux sommets de ces blanches montagnes...

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De l'aventure du grand nord, des flingues dégainés à bout de bras, du suspense, du polar, du mystère, de la romance, du malade (c'est l'un des topoï de l’œuvre de Borzage - on le sait, c'est ma marotte) et encore une petite dose de grand nord comme ultime glacis... Les images ont à peine gardé ici ou là quelques rayures, les teintes sont merveilleuses, une poignée d'intertitres finement ciselés permet de combler avec talent les quelques bouts de bobines manquantes et on est plongé dès les premières secondes dans ce récit d'aventuriers et de mystérieuses vengeances. C'est, dira-t-on de façon totalement subjective, du beau boulot, chaque personnage étant clairement dessiné, notre héroïne montrant du caractère et le spectacle de ces magnifiques panoramas montagneux apportant un indéniable souffle à l'ensemble. Borzage ? Que du bonheur.

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Frank, t'es suave

Commentaires
T
Lors du tournage de Tillie and Gus avec Baby LeRoy, profitant d’une absence momentanée de la nourrice, il verse une dose de gin dans le biberon du bébé qui mettra une journée à dessoûler, incapable de jouer (Fields aurait par la suite versé une somme d’argent considérable à une famille LeRoy ruinée une fois la carrière cinématographique de leur progéniture terminée).
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P
Okay, okay. Pas taper. J’écouterai jamais plus les vilains caquètements de tea-room sur mon vieux Riri, c’est promis.<br /> <br /> <br /> <br /> Quant au grand Bill Claude, m’est avis qu’il le ménageait plus judicieusement qu’il n’y paraît, son fameux jus d’anana:
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R
L'heure suprême par Riri King ? Hum hum... jamais rien lu ou entendu de bon sur celui-là. <br /> <br /> Et pourtant j'en ai, du respect, pour mon Riri, lui qui a fait tellement de choses grandioses et tellement peu de faux pas – principalement quelques coups de mou en fin de carrière, on va dire, sans doute de par son inclination pour le rhum virginien... mais bon, Borzage s'est aussi planté, quelquefois, vers la fin: China Doll risquerait pas d'en découdre avec un Lucky Star ou un Three Comrades, hé ? Hé hé. Ford itou a foiré plusieurs films avec la seule picole, évidemment.<br /> <br /> Enfin, par respect pour mon Riri, justement, je suis prêt à lui accorder le bénéfice du doute. Voyons donc ce que Simone Simon (haem haem) et Jimmy Stewart (ok, I'm in) pourraient bien dérober à la ch'tite Janet Gaynor et son Charles Farrell..!
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C
Be', sì, questo è chiaro. C'est la crema del raccolto, le Borzaga.<br /> <br /> Génitrice suisse alémanique, hé, pas pour rien ;-) <br /> <br /> Pendant longtemps, j'ai cru qu'il se résumait surtout à ce petit corpus de merveilles familières, le Francesco: L'heure suprême, L'isolé, L'adieu aux armes, Trois camarades, La tempête qui tue, etc. que n'ai-je grossièrement mis la patte au monocle...<br /> <br /> Comme le souligne notre épistolier quadrumane, les éditeurs et autres cinémathécaires s'emploient à défricher lentement mais sûrement une filmo intarissable de pépites. Je m'en vais visiter La fille du ranch (j'ai pécho la galette, ebbene sì) et ces Hommes silencieux ci-hauts dont le mystère ne semble point tant leur faire perdre la tramontane pour autant ! <br /> <br /> En concomitance, Frank Borzage – un romantique à Hollywood par mon compatriote Hervé Dumont. Lecture IN-DIS-PEN-SABLE, les zigomars.
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J
Eh ben Woua-là... <br /> <br /> Voyez, quand vous voulez. <br /> <br /> Enfin du cinéma.
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