I shot Antoine Doinel (2019) de Nicolás Prividera

On a vu l'un des tout premiers films de Léaud, il était normal que l'on voit l'un des derniers (on ne va pas non plus trop lui porter la guigne), en l'occurrence ce court-métrage sans prétention qui retrace en quelques plans et quelques réalisateurs (Pasolini, Truffaut, Godard, Eustache) la carrière de notre homme... avant qu'il soit froidement abattu par un quidam sud-américain ? Ça, c'est justement tout le suspense de la chose... Mais avant d'en venir à cet instant crucial (Léaud, 158 ans, un rien brinquebalant, arrivant dans un cinéma d'Amérique du sud pour sobrement présenter une petite rétrospective sur lui-même), savourons ces quelques images de notre Jean-Pierre, embourgeoisé par la Truffe, politisé par Godard et terriblement mis à mal (tuant en lui l'éternel adolescent en quelque sorte) par Eustache... C'est pour achever l’œuvre du gars Eustache, mort prématurément par lui-même (oui, j'assume la formule), que notre tueur compte en finir avec Léaud - on ne va pas présumer de l'échec du tueur, sachant ô combien Jean-Pierre est immortel, car sait-on jamais... Une récréation pour cinéphiles gentiment avertis qui nous permet, au moins, de voir notre légendaire Léaud encore debout. Et fi aux commentateuraillons !

Le Roi Léaud