Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
31 janvier 2024

Boomerang ! (1947) d'Elia Kazan

vlcsnap_2011_04_02_11h58m58s38

Troisième film dans la carrière de Kazan qui réalise un film, basé sur des faits réels, très "propre" autour d'un procureur ricain qui, malgré les diverses pressions politiciennes, cherche à faire triompher the Justice. Un meurtre rapidement exposé - celui d'un homme de religion qui faisait l'unanimité au sein de sa communauté -, un assassin en fuite et la police qui patauge... Les journalistes se lâchent, la pression de l'opinion publique qui augmente et des politiciens qui ont besoin coûte de coûte de mettre la main sur un coupable pour sauver la face. On finit par mettre la main sur un certain John Waldron que tout accuse (des témoins qui affirment le reconnaître, sa présence avérée dans le quartier au moment du meurtre, sa connaissance du Père, la possession d'une arme de même calibre que celle utilisée lors du meurtre, sa fuite hors de l'Etat...) : le chef de la Police (le rhinocéros blond Lee J. Cobb) parvient à lui extorquer des aveux (au bout de 3000 heures d'interrogatoire sans dormir, généralement tu craques, faut dire) et le procureur n'a plus qu'à mener "à bien" son taff (entendre la mise en accusation du présumé coupable) pour décrocher un poste de Gouverneur que lui font miroiter les politiciens locaux... Seulement voilà, on le sait depuis longtemps, Dana Andrews est un type bien, honnête et droit, qui n'est pas du genre à galvauder l'idée même de la Justice. Même s'il joue contre ses propres intérêts et il prêt à démontrer que les différents chefs d'accusation ne reposent pas sur grand chose. Brave Dana.

vlcsnap_2011_04_02_11h58m30s44

Belle galerie de portraits d'individus qu'on arrête tout azimut pour "délit de faciès", ou encore de ces citoyens au delà de tout soupçon qui jurent leur grand Dieu que l'homme arrêté correspond exactement à celui qu'ils ont vu le jour du crime, mais bon si on les pousse un peu dans leurs derniers retranchements (vous risquez une amende si jamais il ne s'agit point de lui...) qu'ils ont aperçu, et puis c'est vrai que la rue était sombre... Dana Andrews a beau être pote avec tout le monde - des politiciens locaux qui lui mettent tout de même la pression à ce vieux Cobb qu'il encourage pour mener à terme son enquête - à partir du moment où il y a l'ombre d'un doute, il ne faut point céder à la facilité : il a tout à y perdre, si ce n'est prouver l'innocence d'un type... C'est po rien. Film de procès dans sa dernière partie où l'Andrews va tenter de démonter point par point les chefs d'accusation jusqu'à mettre, devant les jurés, sa propre vie en jeu (de façon un poil dramatique) pour appuyer son raisonnement. C'est sobre, disais-je, carré, presque un peu trop (on frémit tout de même guère tout du long) mais la justice ne pouvant reposer que sur des analyses claires et précises, difficile finalement de faire autrement pour illustrer une telle démonstration. Solide à défaut de prendre aux tripes.  (Shang - 02/04/11)

vlcsnap_2011_04_02_12h02m08s166


Un joli film classique, aucun doute, un de ceux qu'on aime se taper le samedi soir en sirotant un vieux Bourbon. On aime toujours ces films à l'américaine qui tendent à prouver au monde qu'il restera toujours des héros, des droits dans leurs bottes et la gueule en avant, se riant des menaces et des humiliations, se battant envers et contre tous pour la Vérité. Dana Andrews est de ceux-là, et on jubile autant à voir la somme d’obstacles mis entre lui et la vérité qu'à le regarder passer par-dessus ceux-ci : voilà un vrai de vrai, aussi malin dans ses plaidoiries que courageux dans les actes (ce coup d’esbroufe en plein tribunal, oui, c'est un peu too much, oui c'est inutile, mais ça a du panache, mazette). Ce qui est beau, et ce qui porte indéniablement la marque de l'humaniste vibrant qu'est Kazan, c'est que face à lui, chacun a ses raisons d'agir comme il le fait. Il n'y a pas vraiment de salaud ni d'ange, juste des hommes comme vous et moi (mais en chapeau mou) qui se débattent avec leur propre histoire. Le film fait souvent penser à Sur les Quais dans cette façon d'opposer un être à la foule, d'offrir un agneau sacrificiel pour contenter la masse. Les scènes de procès sont très soigneusement réalisées, avec cette alternance de plans larges pour les ambiances, de plan rapprochés pour les rapports de personnages, et de gros plans pour les sentiments de chacun : une grammaire académique qui trouve ici sa plus belle expression. Boomerang force le respect par son savoir-faire, sa droiture et son honnêteté. C'est oubliable, certes, mais je veux bien voir des films oubliables comme ceux-ci autant qu'on veut.  (Gols - 31/01/24)

boomerang

Commentaires
Derniers commentaires