Les 3 vies d'Agnès (2012) de Agnès Varda

Ce petit doc de 50 minutes exhumé par la cinémathèque française (visible ici, jusqu'à la fin du mois) se concentre surtout sur la troisième vie d'Agnès, à savoir ses expositions, son petit côté plasticienne, pardon, visual artist. Même si son travail comme photographe est évoqué en tout début (ses portraits d'artistes ou d'amis réalisées dans les alentours de la rue Daguerre, son travail sur le festival d'Avignon à l'aube de sa carrière - captant Gérard Philippe au top de ses succès sur scène ; ce qui déboucha d'ailleurs sur une expo dans ladite ville), même si son travail de cinéaste est directement concerné avec la réalisation notamment de cette cabane transparente habillée avec les bandes neuves et inutilisées de son cuisant échecs Les Créatures, il est surtout question ici de ses installations réalisées à partir des années 2000 : de Sète à Pékin en passant par Paris, des petits bouts de reportages un brin disparates reviennent sur ce travail dont la gâte Agnès, même lorsqu'elle s'habille en patate pour recevoir les visiteurs, n'est pas peu fière. Si, par la force des choses, ayant vu quasiment tous les documentaires réalisés par la cinéaste (mais, diable, il en reste encore à découvrir...), on connaissait déjà son travail "d'artiste visuelle" avec notamment cette fameuse cabane, son travail sur les patates (un triptyque sur la patate digne de celui du maître de Moulins ? - cela relève du private joke, non ?) ou encore son installation sur Quelques Veuves de Noirmoutier (avec casque individuelle pour que chaque visiteur puisse se concentrer sur les propos de l'une de ces veuves), on découvre avec un peu plus de surprise, cette exposition réalisée en Chine : des photos réalisées par elle une cinquantaine d'années plus tôt lors de son premier voyage sont ainsi exposées ainsi qu'une malle complète d'objets qu'elle avait alors amassés et qui sont mis sous les yeux du public - la révolution culturelle étant passé par là, Varda apparaît comme une véritable mémoire vivante de l'Empire milieu... Il est également question, au rayon découverte, d'une installation sur Les Justes (ces personnes ayant sauvé des Juifs pendant la guerre en France) dont on nous montre de larges extraits des deux films réalisés en couleurs et noir-et-blanc - cela prend place lors des dix dernières minutes du doc, comme pour donner un petit os inédit à ronger. Un "assemblage" d'expo mis bout à bout, sans grande homogénéité au niveau de la forme, mais qui donne finalement une vision assez complète de cette troisième vie d'Agnès (en attendant impatiemment les quatre suivantes, la Varda étant, on le sait, immortelle...).

Tout Varda là

Comments

[Shangols]

Mitch, une allergie aux champignons violets et aux pommes de terre ? Bon, c'est vrai qu'elle n'avait pas l'air commode pour un petit légume, mais tout de même...

[Mitchopolidakis]

Vous êtes bien indulgents, ou frappés de cécité, quant à cette Varda agitée du bocal, tyrannique, chiante comme la pluie, véritable adjudante cheffe et dictateuse, pas peu fière d'elle, égocentrique et centro-centrée (déjà rien que ce titre à la 3e personne...), désagréable à l'oreille (cette voix!), qui a beaucoup oeuvré, de façon autoritaire, à sa propre promotion. Quiconque n'était pas à sa botte la détestait. Sans humour, et sans recul (mais c'est le propre des dictateurs).

Bref, l'emmerdeuse dans toute sa splendeur. Quant à sa filmo....

Inintéressante au possible.