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15 janvier 2024

LIVRE : La Dame aux Camélias de Alexandre Dumas fils - 1848

44942-gfEh oui, je m'enlise définitivement dans les classiques, semble-t-il, mais non seulement ce n'est que le début (je vais lui péter la gueule à Proust ; il me reste deux petits tomes) mais surtout qui s'en plaindra vraiment vu la prose bas du front actuelle... Alors certes, avec Dumas fils, on n'est pas non plus dans la quintessence du style... Mais cela fait quand même plaisir de voir notre fiston d'écrivain, rebondissant en quelque sorte sur le succès de la perfide Manon, trousser une mignonne histoire de courtisane au grand cœur... Marguerite, qui jusque-là ne s'était fait remarquer que par ses effeuillages, son don de soi aux plus offrants (avec certaines limites tout de même, pouvant sélectionner les pigeons que son succès lui permettait), va trouver en ce doux Armand l'amant tant désiré. Marguerite, à la santé si fragile, va enfin trouver des bras dans lesquels elle peut, enfin, se poser, se reposer et une véritable âme sœur sur laquelle elle peut compter... Nos deux amants se mettent à l'isolement et Dumas de trousser quelques pages relativement sereines pour conter ce doux bonheur "qui ne se raconte pas"... Quelques jolis passages de répit avant que la saloperie du monde reprenne ses droits... Le coup bas ne viendra pas d'un amant, ni même de souci d'argent mais du père même d'Armand - son apparition va sonner le glas de ce couple qui ne cherchait qu'à se faire oublier du reste du monde... Putain de famille qui dès lors qu'on ne lui demande plus rien ne peut que venir briser un si fragile équilibre... L'amour est décidément un canard sauvage qui, dès qu'il baisse la garde, est la proie de tous les maux : la jalousie, la vengeance crasse, la maladie, les non-dits, les voyages, les doutes... C'est un véritable tir groupé qui s'organise contre ce pauvre amour de bric et de broc (une ancienne prostipute taillée dans de la glaise, un gentil garçon avec la tête un peu trop près du bonnet), un tir groupé qui ne pourra que lui être fatal. Et camélia, il vécu ce que vivent les camélias. L'espace d'un matin. Un petit classique qui reprend gentiment le flambeau de ces femmes de petites vertus qui, de l'abbé Prevost à Mizoguchi (j'aime les grands écarts), parviennent par leur éclat et leur dévotion à finalement donner aux vices un goût de cendre. Une écriture un peu légère, oui, mais demeure un beau portrait de femme tourmentée.

Commentaires
C
Bonjour à vous deux, à votre analyse manque toutefois la réponse à une importante question : pourquoi la dame aux camélias avait-elle tant de succès auprès des hommes ? La réponse de Jean-Luc Godard à la quarante-deuxième minute de "Masculin-Féminin".
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