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20 octobre 2023

Walkover (Walkower) (1965) de Jerzy Skolimowski

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Skolimowski rendosse les habits de Andrzej Leszczyc (le héros du précédent film Signe particulier : néant) et retrouve ce personnage d'adolescent point fini, boxeur à ses heures, surtout trainailleur... Dès la descente du train, il retombe sur une certaine Teresa (Aleksandra Zawieruszanka, également déjà croisée par le passé) et va, aux côtés de cette jeune diplômée de polytechnique, se rendre à l'usine où elle doit y implanter un laboratoire... Notre jeune homme sans collier va également croiser en route le chemin de son ancien entraîneur de boxe qui va plus ou moins lui mettre les gants aux poignets pour participer à un petit tournoi local... Notre homme, comme dans tout ce qu'il fait semble-t-il, hésite, se rend au premier combat mais ne sait point, jusqu'au dernier moment, s'il reviendra pour affronter un adversaire plus costaud, le lendemain, en final... Teresa tente, elle, de lui mettre le grappin mais notre électron est décidément un peu trop libre...

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On sent bien que ce jeune anti-héros auquel Jerzy donne ses traits n'est pas du genre à vouloir entrer dans le moule (du travail ou du couple) et semble constamment lancé dans une sorte de fuite en avant sans trop savoir où cela peut le mener (nulle part, ou disons plutôt qu'il tourne en rond puisqu'il revient souvent à l'endroit d'où il était parti). On sent que pas grand-chose n'a de prise pour lui et Skolimovski, à l'aide de fabuleux plans-séquences, rend parfaitement compte de cette dynamique... du vent. Bien que notre Andrzej transporte quantité de montres (apparemment les prix gagnés sur un ring qu'il tente de revendre - tout comme ces mini transistors), même le temps ne semble pas être capable d'avoir d'emprise sur ce jeune homme qui peine encore à murir - ou tout simplement à obéir au petit train commun, aux signes de ces temps nouveaux polonais... Une séquence absolument extraordinaire résume à elle seule le film, lorsque le boxeur, avec Teresa, repart de cette ville en train, poursuivi par un boxeur en mobylette sur une route parallèle (il manque plusieurs fois de se vautrer) boxeur qui le supplie de revenir pour faire la finale ; Skolimoski met en place un plan très osé, de toute beauté, qui illustre parfaitement tout le petit côté capricieux de ce héros, indécis, capable sur un coup de tête de sauter dans un train pour fuir ce combat (ce fameux "walkover" qui consiste à ne pas aller combattre) ou de sauter du train pour finalement s'y rendre... Fuir, ou revenir, finalement n'est-ce pas un peu la même chose, au bout du compte, puisque notre héros n' a aucun but précis (combattre pour combattre ? pourquoi pas... au pire, il se prendra un marron...). Un personnage qui file entre les doigts comme de l'eau, une mise en scène tout aussi fluide (Skolimowski s'amusant souvent à garnir ses seconds plans de petites saynètes souvent inattendues (ces gymnastes en mouvement ou cette vache, ou ces chiens qui traversent soudainement le cadre)), une œuvre de jeunesse (sanguine) qui suit un jeune personnage un peu perdu dans cette Pologne guère exaltante. On marche.

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