Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
14 octobre 2023

Blade Runner - 2007 The Final Cut (1982) de Ridley Scott

cc_blade_runner_82_19_72dpi

Il y a plusieurs bonnes raisons de revoir Blade Runner dans une bonne vieille salle de cinéma : tout d'abord, mythique, cette pluie nourrie et constante qui, en deux heures de temps, pourrait permettre de remplir les deux retenues collinaires de Mayotte. On sent que les lances à eau n'ont pas cessé durant tout le tournage et rien que pour cette ambiance humide qui suinte, le film vaut le détour. Après, c'est vrai que ces petites rues de Los Angeles où Chinois et Moyen-orientaux ont conquis tous les commerces (vraiment des branleurs ces Européens du futur, plus un pour bosser dans la restauration ou le monde du spectacle) ajoutent à cette atmosphère étrange et bigarrée. Revoir Blade Runner donne irrémédiablement envie de manger un bol de nouilles sur un tabouret pourri en se faisant rincer le poil. Visuellement, plus généralement, cette ville qui étouffe dans le brouillard et la pluie et qui n'a d'existence que par ces milliards de petites lumières qui filtrent à travers les fenêtres de ces immenses buildings, est superbement rendue - et garde encore aujourd'hui tout son cachet.

1452276082-bladerunner-108pyxurz-e1563988188830

Les autres motifs de satisfaction ne sont pas moindres : Harrison Ford (c'est vrai qu'il fut jeune, fut un temps, le bougre, et expressif en plus) et Rutger Hauer (ce (regretté) héros du magnifique Turkish delight qui nous revient ici en parfait méchant ultra-charismatique - méchant mais délicieusement touchant) nous donnent à voir une magnifique confrontation finale, violente, à la vie à la mort, désespérée, les deux individus s'accrochant aux derniers lambeaux d'espoir qui leur restent sans savoir si cela vaut franchement la peine d'aller plus loin... Derrière cette course-poursuite classique à la con, ce combat de titans où l'on se rend coup pour coup, le poursuivant et le poursuivi finissent "cloués" l'un à l'autre (une fin mythique, oui) et deviennent de plus en plus proches, de plus en plus semblables, à mesure que la mort approche (lequel survivra ? le survivant aura-t-il vraiment de quoi se réjouir en ne mettant point fin à ce véritable calvaire existentiel ? Je pose juste deux questions au hasard). On apprécie, aussi, contre toute attente, cette musique de Vangelis dont on avait peur qu'elle nous vrille les oreilles de bout en bout et dont les petites notes pianesques nous font surtout prendre conscience de la fébrilité de cette vie du futur (on est en 2019, le dérèglement climatique est bien annoncé...). On goûte tout autant à cette éternelle énigme de la licorne (ce putain de rêve de la licorne !!!) qui fout le doute jusqu'au bout avec ce petit origami retrouvé au pied de l'ascenseur (éternel débat à la sortie du film : Ford, ce serait pas un fucking réplicant ? Et si on buvait l'apéro plutôt ?).

bladerunner_sequel

Bref, on a beau connaître par cœur les grandes lignes de ce film "futuriste" des années 80, on prend encore un vrai plaisir à savourer sur grand écran ces ruelles malfamées et ces intérieurs encombrés (le bordel total dans cette maison de robots plus ou moins au rebut), reconnaissant en Ford l'incontournable héros des années 80, un éternel "privé" buveur, amoureux (bon, notons quand même que son comportement avec Rachel transpire un certain machisme des plus contestables... hum), aussi jouasse qu'une bouteille de vin vide, un loser dans l'âme qui, à chaque fois qu'il remporte malgré tout une manche, un combat, en ressort encore plus déçu de la vie. Un bon vieux Scott(ch).

blade-runner-1982-critique

Commentaires
Derniers commentaires