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Shangols
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14 octobre 2023

Nowhere d'Albert Pintó - 2023

Sans titre

Ce film fait le buzz actuellement ; Shangols, toujours à la pointe, se devait donc de vous en rapporter ses impressions. Eh bien, ma foi, disons que Nowhere remplit son rôle, qui est celui de vous divertir pour pas cher. Avec un sérieux papal qui semble toujours être la marque de ce genre de produits actuellement, le film déploie sa trame d'une vraisemblance imparable en ménageant coups de théâtre et catastrophes à un rythme métronomique. C'est l'histoire d'une femme, enceinte de surcroît, qui tente avec son mari de passer illégalement une frontière non-nommée. Très vite séparée de son homme, elle se retrouve sur un bateau, seule, à l'intérieur d'un container de métal hermétique... puis, après une tempête sévère, abandonnée en pleine mer, enfermée sans espoir de s'en sortir. Surtout qu'elle commence à perdre les eaux, que les requins rôdent, qu'elle n'a pas d'eau douce, que le container coule doucement, que son portable n'a plus de batterie, qu'elle n'a à sa disposition que quelques boites en plastique. Bref, la pauvrette est victime de tout ce que la mer (et l'état de mère) peut amener de calamités, le tout dans les quelques mètres-carrés de sa prison et sans espoir de rémission.

Nowhere-Avis-750

On voit le challenge auto-imposé par Pintó : se mettre le plus possible de bâtons dans les roues en termes de mise en scène, pour, à la grande joie du public (car, oui, ça se termine bien) (... ou pas), s'en tirer avec les honneurs à la fin. Il s'en tire honnêtement pas trop mal, tant le pari est impossible : dans sa petite prison, il arrive à rendre sa caméra joliment mobile, à varier les plans et à nous rendre palpable la sensation d'enfermement de son héroïne. On ne s'ennuie pas une seconde, tant le rythme des catastrophes imposé par le scénario et dopé par la mise en scène est rapide et fun. A la façon de Seul au Monde de Zemeckis, les auteurs ont su être inventifs : à chaque nouvelle calamité, la belle parvient à trouver une astuce en bricolant ses fringues, en détournant la fonction d'une barre de métal ou en revoyant le terme de placenta (beurk). Un problème, une solution. L'actrice (Anna Castillo) est plutôt pas mal dans le registre de la tête de turc doloriste qui en prend plein la gueule, on compatit à sa tragédie, et on ferme les yeux sur l'aspect adolescent de cette histoire traitée pourtant avec un premier degré un peu aberrant. Le film est un pur jeu de l'esprit (qu'est-ce qui se passerait si, mettons, une nana se retrouvait seule en pleine mer enfermée dans un container ? non mais mettons ?), à ce titre il apparaît d'une importance très relative. Mais il vous fait passer un samedi soir tranquille peinard à regarder son héroïne souffrir et s'en tirer quand même.

Nowhere-2-scaled

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