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12 octobre 2023

Fifi la Plume (1965) de Albert Lamorisse

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Ah sacré Fifi la Plume, le roi des voleurs qui vole de ses propres ailes ! Lamorisse, et son éternelle âme d'enfant qui a pu déteindre sait-on jamais sur un Wenders (...), nous narre cette fois-ci les aventures d'un type pour le moins volatile : voleur à la petite semaine, il trouve refuge après avoir été pris la main dans le sac dans un cirque : il y est employé (de force) se voyant nanti d'ailes pour un numéro pour le moins périlleux (l'ancien artiste s'est tellement piteusement fracassé qu'il en est mort). Notre gars s'entraîne et miracle notre Fifi vole... Comme il se voit, littéralement, pousser des ailes, il tente de séduire l'écuyère du cirque (pourtant sous la haute protection du dompteur de lions aux gros bras) et continue ses petits larcins (son truc, c'est tout ce qui a rapport à l'horlogerie, des montres à gousset aux pendules de grand-mère)... Il prête aussi occasionnellement main forte aux amoureuses enfermées dans leur chambre par des parents voyant d'un mauvaise œil leur fréquentation masculine (il se donne des allures d'ange tombé du ciel, mais n'est pas non plus le dernier pour tenter de voler un baiser, le saligot)... De larcins en larcins, il va se retrouver forcément avec la police aux fesses, police dont il essaiera de s'échapper en volant simplement, ou parfois à cheval en pégasant, ou encore en vélo en pogacarant... Un film de haut vol, of course, sous le signe du temps (ces multiples cadrans qui envahissent l'écran) et d'un amour... qui risque, un jour ou l'autre, de lui briser les ailes (le film de chevet de Cabrel ?).

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Lamorisse, une nouvelle fois, nous sert des images toutes poétiques, le Fifi-ange mi-démon, devenant forcément très cinégénique dès lors qu'il prend son vol : une scène auprès de son écuyère sur un trapèze qui lui donne les ailes du désir, une séquence tournée tout en haut d'un château d'eau de la plus belle eau avec ces pompiers en haut de leur échelle tentant de le déloger, des envolées en pleine campagne ou dessus des trains en cheval ou en vélo pleines de légèreté, on ne le dira jamais assez, Lamorisse, cinéaste aérien s'il en est, aime à balader sa caméra dans les airs - et les images qu'il obtient ne sont pas exemptes d'une certaine grâce... Une fois sur terre, oui, on est plus dans le registre gaguesque tout mignon (l'ange timide face au bourrin dompteur) ou dans le registre romantique un peu niaiseux (les mimiques enfantines de notre ange dès lors qu'il est sous le joug du sourire de sa promise) : cela manque un peu de poids, d'émotion pure, on reste dans un niveau, dira-t-on gentiment, du spectacle pour enfants... Mais bon, heureusement, il y a ces quelques envolées lyriques (on soupçonne le compositeur Jean-Michel Defaye d'avoir tenté d'imiter Legrand - c'est de bonne guerre...) à chaque fois quasiment que notre ange prend son vol, séquences qui donnent une véritable petite patine poétique à cet objet volant non identifié au joli noir et blanc. Lamorisse, oh hisse la saucisse (volante) !

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