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12 octobre 2023

Le Fils prodigue (The Wanderer) de Raoul Walsh - 1925

Sans titregg

Est-ce qu'on est d'accord pour reconnaître sans heurter quiconque que la période muette de Raoul Walsh n'est pas sa meilleure ? Si on en croit ce tristounet Fils prodigue, en tout cas, l'adage semble bien se vérifier. Il s'agit d'un récit d'inspiration biblique, faisant rentrer à coups de chausse-pieds la petite histoire (un récit d'initiation et de désillusion amoureuses) dans la Grande (la destruction de Babylone). Jether, un berger un peu cul, rêve d'évasion et de fortune. Il trouvera l'occasion de quitter père, mère, et salopard de frère lors du passage au village de la belle mais vénéneuse Tisha, grande prêtresse d'Ishtar aux yeux tentants mais dangereux. Hop, il s'en va, et trouve dans un premier temps son bonheur dans les ors de Babylone, aux genoux de sa maîtresse. Mais quand celle-ci lui demande d'abjurer sa foi et d'adorer Ishtar, il se rebelle : il veut bien être bonne poire, mais pas parjure. Il fait bien: il y perdra peut-être la considération de sa belle, mais y sauvera sa vie lors du tremblement de terre divin qui rasera la ville.

Sans titre

Bon, il manque un tiers du film, on a du mal à voir par exemple commet Jethel a fait fortune aussi vite. Mais l'heure qui reste permet quand même de vérifier que Walsh n'avait pas vraiment pris le pli de la modernité du cinéma. Malgré les importants moyens déployés, qui sont en grande partie mis dans les décors, les éléphants et le cataclysme final, le film est platement mis en scène, dans des plans qui sentent encore le théâtre et le sous-fifre au service du studio qui l'emploie. Les acteurs sont mauvais, y compris ce brave Tyrone Power Sr qui joue les pères dignes avec moult yeux au ciel et force imprécations célestes. On note tout de même la venue (salutaire) de Wallace Beery qui joue le sagouin (comme d'hab) avec une conviction qui fait du bien. Mais les deux protagonistes principaux (William Collier et Greta Nissen) mélodramatisent à mort pour faire croire que cette historiette cousue de fil blanc est une tragédie invraisemblable. Tout ça est bien moraliste, jusqu'au retour du fils, en haillons, dans le giron familial, avec le message : il ne faut pas aller à la ville, tout y est gabegie et sexe, mieux vaut rester à garder les moutons dans son bête village. Mouais, on peut espérer mieux en terme de discours de motivation. On aime quand même, allez, ces séquences bigger than life de destruction de la ville, et la direction des figurants en autant de petites fourmis fuyant l'avalanche de pierres qui va les occire. Ça sera tout pour ce film-là.

Walsh et gros mythe : ici

Commentaires
B
T’as raison, la Brennoche. Je hisse le fanion blanc, je mets la pâquerette au Luger, je roule le calumet (osage) de la paix. Je le carrillonne à grands coups de cloche bovine: Scorzézé est grand.<br /> <br /> Ça y est, suis-je à nouveau persona grata, amis comorio-lozériens ??!<br /> <br /> À propos de perles gastéropoïdales, je ne saurais que chaudement recommander le délicieux Slugs (Mutations en français) du grand Juan Piquer Simón. Au cas où vous en auriez marre qu’on vous rebatte les portugaises avec Fulci et son gore spaghetti, tentez le gore paella de son ibérique confrère ! https://m.youtube.com/watch?v=wN94Jp1YwAE
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S
Et pour la culture cinéphageo-pathologique, signalons que ledit Léonce est l’auteur d’un chef-d’oeuvre absolu – du muet, de l’hexagone, de Paname et du cinéma mondial: L’enfant de Paris (1913), d’une modernité encore sidérante 110 ans après. <br /> <br /> Et je pèse mes circonlocutions.<br /> <br /> Par contre, papa de Pierre ?!! Là tu m’en cales un bord, l’Hamsistercien. Moi qui croyais que seul Jules Dassin avait été frappé de cette scoumoune… <br /> <br /> @Mitcheton: même Buster, après vérif’ sur Kikipedia, ne zieutait pas totalement les mouches au plafond after all, en twen’y-nine ! Cf. « Le figurant » et « Hollywood chante et danse » (en Vitaphone, sans doute, by then), tous deux inconnus à mon mien, de bataillon.
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2
Euh, tu m'expliqueras quels Chaps et Keats t'as dégotés de '29 passke... z'avaient l'air plus occupés à la rescousse de leur grisbi qu'à faire tourner la Bell(e) Howell cette année-là – who can blame them?! <br /> <br /> Mais bon, t'as raison, c'est pas une cuvée qui sent trop le bouchon, rétrospectivement: 2 ou 3 sublissimes L&H (Big Business, Wrong Again, Liberty... leurs courts font d'ailleurs complètement la nique à leurs moyens-longs, non ?), Vidor-Borzage-Mamoulian au firmament (Hallelujah, Lucky Star, Applause, toussa), Le mensonge de Nina Petrovna, deux Dwan hors pair (le ci-d'suscité ainsi que Tide of Empire), etc. etc. <br /> <br /> Croisons les doigts pour 2029, folks 🤞
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P
Et Murnau ! Et Sjöström ! Et Borzage ! Et Léonce Perret ! Et un tas d’autres – on est trop snobs, on oublie les plus connus et pas les plus dégueu, loin s’en faut: Charles Spencer, Buster K., ce bon vieux David Wark, etc. etc. s’il ne tenait qu’à moi, le cinéma aurait très bien pu s’arrêter en 1928, t’façon. Non mais sérieux, c’est vrai.<br /> <br /> <br /> <br /> J’en suis gentiment reviendu, du Dougie Doug Sr. non grata. Récemment (dans A Modern Musketeer, justement), sa dégaine antédiluvienne à base de poings sur les hanches et de sourires béats m’a curieusement eu au charme. <br /> <br /> Serait-il comme le fameux vin jaune du Jura, celui qui se bonifie après une centaine d’années ?!
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1
Et comment ! Je le claironne haut et fort, de mon faîtage monticole: Silent Raoul, il file la chair de poule !<br /> <br /> Bon, dak, pas tout-tout à fait à l’aune d’un Dwan, lequel enfilait les gemmes depuis 1913, d’un Modern Musketeer à une Manhandled, en passant par les Sea Horses…<br /> <br /> MAIS… <br /> <br /> Un seul Walsh de cette période les tua – peut-être – tous: Sadie Thompson. Merveille parmi les merveilles ! J’irais même jusqu’à dire que la môme Swanson est encore mieux dirigée ici, sous l’égide de notre mousquetaire favori à moi et à la Brenette*, que celle du non moins illustre Cecil Blount. <br /> <br /> Tout ce qui précède tient dans un mouchoir de poche, s’entend, hein.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> *comme si Papy, Fritz, Tex et André ne l’étaient pas non plus, nos fav’, hé. Hi hi.
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