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9 septembre 2023

Zorro et ses Légionnaires (Zorro's Fighting Legion) de William Witney & John English - 1939

Sans titre

Une série à succès en 12 épisodes, transformée en film de 3 heures, réduit enfin à 1h30, et voici Zorro et ses légionnaires atterrissant devant mes yeux. A mon grand dam, dois-je dire. Même si on accepte les incohérences inhérentes à la saga Zorro, comme l'anonymat supposé d'un type portant un simple masque noir, on a beaucoup de mal ici à croire à la véracité des aventures de notre héros, tant tout respire la convention pour enfants, le "on dirait que" improbable. Le scénario de ce film, qui fait rentrer au chausse-pieds 8250 événements dans ses 90 minutes, est totalement lunaire, le point d'orgue étant certainement la confrontation du sieur avec un faux dieu indien déguisé en robot des temps futurs. Résumons vite fait : Don Diego de la Vega, vague notable efféminé et pleutre le jour, est Zorro la nuit (mais bon, le jour aussi), justicier sans peur habité par la défense de la veuve, de l'orphelin et du prolo mexicain spoliés par les politiques véreux. Il rassemble une légion de potes tous férus d'escrime, et le voilà cavalant à tous les coins de l'écran pour mettre à bas les vilains, sauver des diligences, confondre les despotes, lutter contre les Yakis (des Indiens, dont certains, mais pas tous, parlent en roulant les r), et venir à bout, donc, de l'Ultime Méchant, Don del Oro, idole en carton qui fascine les foules yakies.

zorros-fighting-legion-suspects

Plus de boulot que Jack Bauer lui-même, tant notre héros n'est pas épargné par la gabegie. Mais il s'en sort avec panache à chaque fois, dans des scènes d'action vraiment pas piquées des hannetons. A l'époque, les cascadeurs étaient des guedins, c'est moi qui vous le dis, et on ne craignait pas l'entorse. On assiste donc à une spectaculaire acrobatie autour d'une diligence, avec atterrissage sur le toit, saut sur le dos des chevaux, glissade entre les pattes des mêmes lancés au galop, rattrapage in extremis à l'arrière de l'engin, puis bagarre avec le bad guy planqué à l'intérieur, le tout en plan (quasi-)séquence. Tom Cruise se mord les doigts de rage. Et ce n'est qu'une des prouesses de cet acteur qui compense ses piètres talents d'interprétation par une forme physique impressionnante. Ça fait au moins ça à se mettre sous les yeux, car sinon le film est d'une indigence totale à tous les autres endroits. Toutes les scènes entre les moments d'action sont d'une pauvreté de jeu et de mise en scène qui fait frémir, les figurants sont terribles, les dialogues télégraphiques, les situations convenues, le montage dans les choux. Quant au fond, on frémit de constater combien English et Witney prennent les Indiens pour des andouilles, tout comme le peuple mexicain, renvoyé à sa bêtise crasse. A part deux-trois galipettes, donc, rien à voir dans ce film d'usine sans âme.

Go old west, here

Commentaires
S
Le film est sans doute aussi médiocre que vous le dites ; voyez plutôt les 12 épisodes originaux (dispos chez Bach Films), qualifiés à juste titre de "chef-d'oeuvre du serial" par J.-P. Jackson, le spécialiste du genre !
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