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2 septembre 2023

LIVRE : Perspective(s) de Laurent Binet - 2023

8e37546bdac839e33a162c81c0fdc4232e8acc05562fcd6637a4c2c62d270588Vous êtes un passionné de Cosimo de Medici de Rossellini ? Eh bien revoyez-le et arrêtez la lecture de cette chronique. Pour les autres, petits curieux de naissance, que pourrait-on dire de cet ouvrage du gars Binet qui, voulant jouer au petit malin (genre vouloir mitonner une plongée politico-artistico-policière dans le Florence de la Renaissance sous forme épistolaire - un mixte douteux d'Eco et de Laclos), accouche d'un simple et pauvre petit polar très délayé ? C'est toujours bien gentil de vouloir mettre en scène, épistolairement, une douzaine de personnages, encore faut-il avoir la capacité de créer des styles différents... Dès les premières lettres, on comprend que Binet va écrire au fil de la plume et va se contenter, à partir d'une douzaine de personnages, de multiplier les intrigues comme pour mieux noyer le poisson dans un seau de peinture à l'huile. Le meurtre d'un célèbre peintre, donc, mais aussi les intrigues multiples de Catherine de Médicis, reine de France, par rapport à Florence, le marivaudage de la fille de Cosimo, les revendications salariales des petites mains artistiques florentines, les ambitions personnelles de Cosimo, les exactions du sombre Strozzi et de ses hommes de main dont l'ingénieux sculpteur Benvenuto Cellini, les petites affaires menées par des nonnes revendicatrices, etc... Tout cela se mêle, s'entremêle, tout ce petit monde se retrouve plus ou moins soupçonné du meurtre de Pontormo (Les Médicis, ses assistants, Michel-Ange himself...) et l'on sent bien que Binet, à défaut d'être capable de donner du fond, de camper précisément le décor de son roman, de donner un peu de perspective, justement, à cet art florentin, se complaît simplement à nous perdre dans ces multiples pistes... Des répétitions, du délayage, des intrigues abandonnés en route, on tire un peu la langue pour aller jusqu'à la découverte de cet improbable coupable, de cet étrange assassinat qui finit par faire pschitttt. Il y avait sûrement de l'ambition et de l'envie dans le choix de ce cadre géographico-historique mais Binet tire péniblement à la ligne pour finir par trousser un médiocre thriller sans véritable âme. Beaucoup de perspectives entr'aperçues en cours de route mais un projet sans véritable profondeur (d'un point de vue artistique ou stylistique) qui tombe finalement bêtement à plat.

Commentaires
A
Quelle descente en flammes ! J'avoue que pour ma part, j'ai pris ce titre comme une variation ludique ... Effectivement peu ambitieuse sur le fond de la problématique artistique.
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