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19 août 2023

LIVRE : L'Enragé de Sorj Chalandon - 2023

64dce3287c2d2_9782246834670Allez, on commence cette nouvelle rentrée littéraire par le gars Chalandon qui nous amène dans le cadre bucolique de Belle-île pour une histoire qui l'est moins : début des années 30, sur la belle île isolée se trouve un centre de redressement pour ados récalcitrants - jeunes orphelins ou jeunes pousses souvent coupables de méfaits mineurs dus, en général, aux conditions de leur chienne de vie (absence de parents, petite vengeance de circonstances contre des salauds...). Ce sont ces centres-là que les Sarko et autres Darmanin aimeraient rouvrir alors même qu'on aimerait que leurs idées rances y pourrissent aux cotés de celles de leurs amis Ciotti ou Waukiez... Je referme la parenthèse "engagée à mort". Parenthèse qui n'est pas tant que cela sans rapport avec l’œuvre commentée : s'il est en effet question, dans la grosse première partie des conditions merdiques dans lesquelles ces gamins se retrouvent au quotidien (des matons qui les matent, des punitions moyenâgeuse, des sévices corporels terribles, une violence elle-même terrible entre ces gamins coincés entre quatre murs...), il sera question par la suite de conceptions plus politiques : suite à sa tentative de fuite (réussi ou non ? Suspens...), Jules Bonneau dit La Teigne, notre jeune héros, va se retrouver confronter à deux visions du monde ; celle d'un pêcheur aux idées de gauche, prônant solidarité et entraide entre humains de bonne foi, et de celle du beauf d'icelui, un hermétique du bocal aux idées fascisantes et obtuses. (Les stéréotypes auront toujours la vie dure en politique, je n'y peux rien...). Après ce compte-rendu sur cette jeunesse sacrifiée, Chalandon ouvre donc la porte à deux conceptions entre lesquelles notre Jules un peu perdu dès le départ, sans trop de référence personnelle au demeurant, devra faire son choix (en gros, pour vous la faire courte : gagner ses galons de frère humain ou s'enfoncer dans la facilité crasse...). On peut reconnaître au gars Sorj une certaine capacité à dessiner les différents caractères de son livre, de ce Jules forcément teigneux, imprévisible, sauvageon parmi les sauvageons sans être toutefois dénué de conscience, à ce pêcheur noble, optimiste à l'excès, sage en passant par toute cette petite fange d'individus, matons ou habitants de l'île, qui aime à ce que la jeunesse marche droit... et bosse pour rien, à leur profit. Le roman, plutôt porté sur les longues scènes dialoguées, peine un peu à décrire l'ambiance géographique ou historique de ce récit, mais reste relativement facile et engageant à suivre : on s'attache aux pas de ce gamin guère béni des dieux qui doit, à la force du poignet et sans tomber dans les ornières du malin, trouver son petit bonhomme de chemin. Un récit vif, nerveux mais un peu en pente douce ne serait-ce que stylistiquement...

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