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19 juillet 2023

Un Colt pour trois salopards (Hannie Caulder) de Burt Kennedy - 1972

Sans titre

Décidément bien sympathique, ce Burt Kennedy, qui arrive à trouver un ton personnel (je n'ose employer le mot de style) au sein de produits hyper-manufacturés. Dès les premières minutes de Hannie Caulder, on est sous le charme, pour peu qu'on accepte ces westerns de série un peu bas du front des années 70. Quelque chose dans les personnages, dans les dialogues, dans l'aspect très professionnel et sérieux de la forme qui n'exclut pas un certain côté ludique : on plonge avec délice dans cette histoire 10000 fois vue et explorée par le genre depuis Mathusalem. Raquel Welch (engagée pour ses atouts physiques, et sachant en jouer à la perfection, à défaut d'autre chose) is Hannie Caulder, brave péquenaude qui a le tort de croiser la route des trois salopards du minable titre français. Sans façon, les bougres assassinent son jules, la violent copieusement, brûlent sa ferme et partent en ricanant. Ils ne savent pas qu'ils sont tombés sur la pugnacité faite femme, et que la belle va alors entreprendre de leur faire payer cher leurs exactions. Elle croise sur la route de la vengeance un chasseur de primes (Robert Culp), qui va l'initier au maniement du colt. Les trois frères Clemens (parmi lesquels un Ernest Borgnine toujours parfait en salaud suant et fourbe) peuvent trembler...

HANNIE-CAULDER--1-

Le petit plus chez Kennedy, dirais-je après en avoir vu tout de même 2, c'est l'écriture. Sur une trame aussi surfaite, on peut s'attendre à un western clicheteux en diable. Il n'en est rien, parce que le bougre (qui est anglais, ne cherchez pas pus loin) sait trousser quelques jolies répliques à double-tranchant, pleines de sous-entendus coquins parfaitement marrants. J'ai même éclaté de rire à l'une d'elles, c'est assez rare pour le remarquer (un cow-boy chute du toit d'un bordel, mort, en caleçon ; un passant, au patron de l'établissement : "Tiens, ton enseigne est tombée !"). Le film mélange d'ailleurs très habilement les tons, passant du suspense à la comédie et de la violence au drame en un tour de main. De plus, on a là-dedans deux personnages vraiment super : le chasseur de primes, campé par un Robert Culp d'une élégance raffinée, le genre de gusse qui doit autant à Eastwood qu'à Henry Fonda, et que Kennedy dessine très bien avec ses petites lunettes rondes et son caractère impassible ; et ce mystérieux cow-boy en noir, venu d'on ne sait où, arrivant au moment le plus inattendu, sans vrai caractère, un peu absurde, comme le serait un gars débarquant dans un Monte Hellman ou une pièce de Beckett. Grâce à ces belles qualités, ajoutées à un trio de méchants fendard de crétinerie et aux charmes certains de Raquel (qui ne porte rien sous son pancho), Hannie Caulder passe la barre sans problème et n'a pas à rougir face à ses petits camarades post-westerniens.

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