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4 juillet 2023

Le Solitaire de Fort Humboldt (Breakheart Pass) de Tom Gries - 1975

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Tom Gries continue son morne voyage en pays de western finissant, et nous pond ce film pas inintéressant, mais pas intéressant non plus, simple résultat de fin de série qui ne touche que par l'amour évident du gars pour le genre. Tom Gries aime les cow-boys mutiques et les chevaux qui galopent, les Indiens vociférants et les héros discrets qui s'en vont solitaires dans un coucher de soleil. Il arrive malheureusement 25 ans trop tard : ses cow-boys sont fatigués aux articulations, ses trames prennent l'eau de partout et sa réalisation classique a du plomb dans l'aile. Aussi teinte-t-il son histoire de motifs polardeux, voire d'espionnage, et se concentre-t-il sur l'action. Il fait bien, je ne dis pas, mais du coup le film finit par n'avoir de western que le nom.

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Un Charles Bronson ridé et toujours aussi mauvais interprète ici un hors-la-loi (mais l'est-il vraiment ? C'est Charles Bronson,  quand même) bien malin : il infiltre l'équipe de convoyeurs d'un train envoyés en mission sauvetage. Ils doivent en effet tenter de guérir les habitants de Fort Humboldt, situé en plein territoire indien, d'une vache épidémie de typhus. Mais peu à peu, les membres de l'équipage sont assassinés. Tout ça ne cacherait-il pas un complot torve ? Et si oui, qui serait impliqué là-dedans? Le docteur ? Le shérif ? Le chef de garnison ? La blonde de service ? le chauffeur du train ? Bronson se transforme en détective et se tape son Crime de l'Orient-Express à lui. Dans la première heure, c'est l'enquête proprement dite ; puis la deuxième lâche les chiens, et c'est un festival de bagarres sur le toit du train, de fusillades dans les couloirs étroits, d'explosions de dynamite coincée sous les rails et de rictus de méchants bientôt défaits. Tout ça n'est pas inintéressant, donc, puisque Gries est un artisan honnête qui sait transcender la platitude de ses séquences et le manque d'enthousiasme des acteurs (Ben Johnson et Richard Crenna cachetonnent). C'est par exemple de beaux plans d'ouverture, une façon de commencer son film sur des détails mystérieux, intrigants ; ou un belle façon de filmer les grands paysages, malgré la photo fadasse typique des années 70 ; ou une grammaire de mise en scène ma foi originale et efficace, faite de zooms ou de dézooms acrobatiques, de montage très punchy, de plans d'ensemble bien équilibrés. Il fallait bien ça, parce que sinon, rien ne saille vraiment de ce film, qui aurait pu être un polar sophistiqué mâtiné d'action et de cojones, mais qui est ici dénervé par un rythme dans les chaussettes, des acteurs pénibles (qui est le responsable du casting, pour avoir engagé un chef indien aussi pathétique ?). La complexité de la trame (je n'ai pas parlé de ce fort confisqué par des bandits, de ces Indiens qui rôdent, de cette histoire d'amour compliquée) nous perd un peu et le film oublie d'ailleurs plusieurs pistes sans dommage. On termine le truc sans avoir rien éprouvé de particulier, avec la sensation d'avoir ajouté un film à notre odyssée western, sans plus. Le tout venant, quoi.

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