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17 février 2023

Escale à Hollywood (Anchors Aweigh) de George Sidney - 1945

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S'il y a un cinéaste qui aime les couleurs primaires, c'est bien George Sidney qui, en cette période pénible de 1945, nous sert le film le plus pétillant, coloré et creux qui se puisse concevoir. Pour ce faire, il emploie les deux gars les plus glamour du moment : Gene Kelly et ses virevoltes en apesanteur, et Frank Sinatra et sa voix de miel. Il te vous bâcle un vague scénario destiné à tenir ensemble les numéros dansés et chantés, et emballez, vous en avez pour votre dose d'oubli et d'évasion. L'évasion est d'ailleurs le sujet principal de la chose : deux marins méritants se voient offrir quelques jours de permission à Hollywood. Si Joe Brady (Kelly) veut en profiter pour conter fleurette à sa Laura, Clarence (Sinatra) est, lui, le gars timide et sans envergure qui voudrait bien aussi profiter de cette pause pour traquer la gorette. Le duo tombe sur Susan (Kathryn Grayson), chanteuse à la voix d'or en recherche de gloire à Hollywood. Nos deux garçons en tombent raides dingues, et chacun avec sa méthode y va de la drague intensive. Il n'y en aura pas pour tout le monde... ou peut-être que si, tout se terminant toujours bien dans le monde merveilleux de la comédie musicale classique.

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Cette vague histoire n'est que prétexte pour permettre à nos stars de faire montre de leurs talents. Et talents il y a bien sûr : Sinatra, aussi bon chanteur qu'il est piètre comédien ici, a droit à quelques chansons parfaitement sirupeuses mais envoutantes susurrées à l'oreille peu farouche de sa belle ; Gene Kelly fait claquer ses talonnettes sur toutes les surfaces dures mises à sa disposition. Il a notamment un duo assez fameux avec Jerry, oui oui, la souris, à mon avis bien mieux réalisé que le mélange cartoon/images réelles de Mary Poppins 20 ans plus tard (mais ça n'engage que moi) ; et surtout une sorte de flamenco absolument virtuose, d'une grâce confondante. Même la plus obscure vedette féminine a quelques chansons en contre-ut parfaitement gérées. Tout ça est gai comme un printemps. Seul un pianiste à la mode à l'époque, José Iturbi, est un peu lourdaud dans ses tentatives de voler la vedette : ses numéros de piano décontractés sentent la virtuosité gratuite, le savoir-faire mécanique et désabusé. Le côté "studio" permet de nous en mettre plein la vue dans le côté artificiel de tout ça : que ce soit sur le pont du porte-avion au début ou dans le quartier mexicain, on sent toujours que tout est toc, mais ça participe au charme de l'ensemble, et Sidney appuie même sur cette esthétique en plongeant certaines scènes directement dans un studio de cinéma. Bref, on est loin du génie, c'est souvent un peu long et ça piétine dans les scènes de dialogues, mais vous en ressortez avec une banane tenace, ce qui est le but de ce type de productions.

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