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24 septembre 2022

Cool (Cooley High) (1975) de Michael Schultz

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Voilà la livrée mensuelle de la collection Criterion sur le cinéma black américain avec un film, avouons-le, qu'on ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam... Comme ces derniers temps, nous fûmes relativement déçus par ces films des années 80 ou 90 sans véritable caractère, c'est avec une pointe de scepticisme que nous attaquions ladite œuvre... Qu'en est-il alors ? Eh bien, reconnaissons que la chose, peu à peu, a réussi, eh oui, à nous convaincre - incroyable ! Chicago, à la fin des années 60, une bande de potes qui sèchent les cours à la moindre occasion, se retrouve dans les rues de la ville pour faire les 400 coups. Ça drague de la gorette et ça roule des pelles à qui mieux mieux, ça pique de la bagnole et ça sème les flics après avoir semé la terreur dans le quartier, ça va au cinéma (Godzilla, de la bonne vieille culture bis populaire) et ça se termine en pugilat, bref, on ne peut pas dire qu'on s'amuse grave sans un peu jouer avec le feu... Le ton est plutôt potache, assez léger, tout du moins au départ et on s'attache peu à peu à ces individus qui ont chacun leur petit caractère, leur petite individualité... Il y a celui qui drague la première dispo, celui qui tombe, au premier regard, amoureux de la femme de sa vie, le petit jeunot toujours mis à l'écart, le dur à cuire qui paie pour les autres... Bref, le ton est assez badin, coolos mais il y a dans ce film des seventies un ton, une atmosphère véritablement originale : ce sens de l'amitié, cette solidarité entre potes, avouons qu'on l'avait rarement vu aussi bien traités à l'écran, en particulier dans cette communauté (...). Alors oui, il y a une certaine violence, (Godzilla fait des petits dans la salle et sur l'écran...), oui on sent une certaine tension qui monte (ce ton potache va se durcir au fil du temps...) et on se demande si tout cela ne va finir dans le mur... En attendant une conclusion indécise (tragique ou optimiste ?), on apprécie en plus au passage cette façon de se moquer gentiment de la communauté blanche (des flics et un client de prostituées tournés en ridicule), cette façon de traiter frontalement de la sexualité (on ne va pas s'arrêter au roulage de pelles) et cette façon qu'a Schlutz de filmer ses personnages à hauteur d'homme en trouvant toujours la bonne distance pour nous faire sentir le plus proche possible de cette petite bande... Comme tout cela est emballé par des tubes de la Motown grand cru, bien bête serait celui qui bouderait son plaisir : une oeuvre méconnue (tout du moins de moi...) mais qui pète la santé par tous les bords. Une bonne surprise, une vraie réussite en son genre, donc, Jeeeeezzus soit loué.

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