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17 septembre 2022

Yellow Submarine (1968) de George Dunning

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Petite plongée dans les sixties avec nos quatre garçons qui, une fois n'est pas coutume, n'étaient pas dans le van mais dans un sous-marin jaune. C'est dans cette bonne ville de Liverpool (l'animation se fait alors d'un réalisme gris de bon aloi) que nos quatre musiciens ont été dépêchés : leur mission, s'ils l'acceptent, aller dans le pays où des êtres bleus avec d'étranges oreilles de Mickey (pam Disney, dans ta gueule) ont statufié la population. Les Beatles avec leur musique librement folle devrait ramener un peu d'animation et de joie dans ce pays sous le joug des bleus... Après un véritable voyage psychédélique entre gros délire surréaliste et situation frôlant l'absurde, nos quatre jeunes gens qui passent par tous les âges devraient parvenir à attendrir ces bleus belliqueux... Le moins qu'on puisse dire, c'est que la chose devrait être interdite en priorité aux daltoniens... C'est un véritable festival de couleurs, un travail de titan pour tout coloriste... Si les monstres font preuve d'un certain sens de la créativité totalement déclavetée, l'animation, un brin naïve, garde quelque chose de gentiment enfantin : on peut apprécier ce petit côté ingénu comme on peut trouver la chose un rien lassante et facile... Pour le spectacle, visuel, certains, bien lunés, pourraient parler d'univers baroque extravagant, d'autre dont je suis, un peu triste sire, relèveront un style dans l'ensemble assez pompier. On ne fait pas dans la petite nuance pastel, on est dans un monde arc-en-ciel qui ferait passer les Télétubbies pour des Shadocks... Mais bon, c'est les sixties, c'est la fête du slip bariolé, on peut quand même apprécier le petit côté vintage et joyeux de cette explosion de tons qui tranchent... Bon et puis, hein, heureusement, il y a cette petite musique, ces petits tubes qui s'enfilent comme des perles multicolores autour du cou d'un enfant. Un "Yellow Submarine" entraînant pour planter l'ambiance, un "Eleanor Rigby" délicieusement nostalgique, un "Love you too" où Harrisson donne son meilleur, un monumental "Lucy in the Sky with Diamonds" qui constitue un véritable summum dans cette animation aux douze mille couleurs, un "All you need is love" qui enfonce le clou, un "Nowhere man" métaphysique à souhait, etc, etc... Cela prend vite des allures de long-métrage karaokéen avant l'heure, en un sens. Et puis, tout de même, au-delà de ce doux délire peace and love de ces jeunes gens qui semblent avoir pris un petit peu de plomb dans la tête, il y a ici et là ce cold humour anglais qu'on leur envie parfois, ces jeux de mots foireux intraduisibles, ce ton bon enfant qui fait qu'on reste tout du long dans une sorte de petit bulle de savon mignonnette. Une tendre vision naïve et musicale d'un temps à l'optimisme forcené. Un monde désormais englouti par notre bon vieux cynisme.

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