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1 septembre 2022

Feu follet (Fogo-Fátuo) (2022) de João Pedro Rodrigues

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C'est enfin reparti cinématographiquement de mon côté avec cette petite variation de l'ami Rodrigues qui marie avec enchantement pompiers (dans tous les sens du terme, voire plus), nature, homosexualité et même, d'une certaine façon, sur la ligne finale, la relation pour le moins étroite entre pouvoir étatique et aristocratie - le tout à l'aide de petites chansons et autres chorégraphies légères et emballantes. Quand le jeune Alfredo, jeune homme blond et bouclé, à la stature un rien fébrile, issu de la nobilité, fait part de sa volonté d'être pompier, difficile dans son entourage et dans le milieu professionnel de ne pas avoir le sourire aux lèvres, voire d'être franchement dubitatif. Mais le jeune est dévoué, totalement acquis à la cause des arbres notamment et il ne va pas tarder, dans le corps des sapeurs, lui l'amateur d'histoire de l'art, à être justement rapidement "incorporé" ; après avoir été témoin de petites facéties mettant en scène des tableaux "célèbres" de façon pour le moins... pompière, Alfredo va se rapprocher d'Afonso, un black musculeux au sourire si doux ; les deux se tournent autour et ne vont pas tarder à se montrer les ficelles du métier en s'aspergeant mutuellement (un 69 dans les règles de l'art même si je ne suis pas vraiment fan de ces ersatz de bites en plastique qui, maintenant, fleurissent dans les films, en lieu et place du matos originel : ce sexe blanc en particulier a plus des allures de Dragibus que de sexe turgescent et spongieux... bref, refermons cette parenthèse et cette petite réserve). Dans la caserne ou au milieu d'une nature dévastée, détruite, incendiée, nos deux jeunes gens se charment et se mettent le feu au slip. Rodrigues filme cette relation idyllique dans le plus simple appareil, et la beauté naturelle de cette relation se révèle particulièrement photogénique. Un amour édenique mis en scène en effet et sans effets superflus - mais avec beaucoup de luminosité dans une nature parfois carbonisée, infernale... Il n'y a malheureusement pas de feu sans fumée, et cette relation devra malheureusement se consumer : l'un des protagonistes est rattrapé par ses origines, ne pourra s'en échapper... Dommage après tous ces efforts d'adaptation, ces multiples exercices (souvent sensuels, parfois drôlatiques) de survie, d'avoir à attendre sa propre mort pour avoir gain de cause... Rodrigues retrouve quelque peu de son feu sacré dans ces images qui impriment la rétine et dans ce ton (musical) souvent virevoltant et frais comme une petite brise. Un joli petit film fulgurant pour éclaircir (dans l'urgence) cette rentrée résolument dans le gaz.

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