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21 février 2022

LIVRE : Mâchoires (Mandíbula) de Monica Ojeda - 2018 (2022 pour la traduction française)

MachoiresNous voilà partis en Équateur pour une histoires d'adolescentes, de sang, de séquestration et de peur... Une œuvre, dirons-nous comme cela à brûle-pourpoint, qui ne devrait pas laisser indifférente Julia Ducournau tant on retrouve ici certaines de ses inspirations... Si dès le départ, on est violemment projeté (aïe) dans cette cabane où une professeure de lettres (les pires) a kidnappé une de ses élèves (Fernanda qui a tôt fait de se sentir menacée face à cette dingue), il nous faudra du temps pour remonter toutes les différentes étapes qui ont mené à cette situation pour le moins dramatique... Il sera question d'un groupe de six filles de "bonne famille" qui ont constitué une sorte de secte où les défis (de plus en plus violents, de plus en plus saignants, de plus en plus osés) et les récits horrifiques occupent les journées : des premières règles aux premiers frissons (physiques et psychologiques), on suit en particulier l'amitié destructrice entre une certaine Annelise (celle qui capte l'attention des autres par ses histoires d'horreur) et Fernanda (celle qui finira donc par se faire kidnapper) ; on se teste, on se tente, on s'attire, on s'aime, on se dévore, on se déchire... vous aurez droit à toute sorte de passages plus ou moins ragoûtants sur ces jeunes filles qui s'éveillent (dans le sang, forcément) à la vie. En face, une prof un rien fantasque (elle s'est totalement identifiée à sa mère malgré des rapports pour le moins trouble entre elles deux), traumatisée (deux de ses élèves l'avaient elles-mêmes séquestrée par le passé pendant de très longues heures dans son propre appartement), qui va entretenir des relations relativement tendues avec ces donzelles. Jeu de pouvoir, de manipulation, d'ascendant, on aura droit à toutes les phases de ce genre de relations chafouines dans ce bouquin "initiatique" (physiquement donc, intellectuellement (la littérature d'horreur est citée tant et plus), sentimentalement...) qui débouche sur des scènes de plus en plus sordides. Ojeda, qui n'hésite pas au sein d'un même chapitre de mêler différentes "voix", différents épisodes parallèles (comme pour mieux traduire les pensées qui se percutent chez ces jeunes filles et surtout chez cette prof mentalement atteinte), tente de dénouer un à un les fils qui ont mené à ces situations extrêmes, dangereuses ; récit sur l'adolescence (période des possibles, de tous les possibles, on le sait), sur les rapports fille-mère (c'est obtus, hein), sur le sexe et le sang, un ouvrage qui vous tient dans ses incisives et qui ne vous lâche pas jusqu'au bout - c'est un peu facile, forcément, comme formule, mais pas faux en soi. Subtilement malsain - Julia, si tu veux, je peux faire l'adaptation, je suis pas charrette.

Commentaires
I
Merci !
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S
no problemo
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I
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> Permettez-vous que je récupère le lien de votre chronique pour l'ajouter au récapitulatif du "Mois Latino", qui consiste à lire, sur février, des auteurs sud-américains ?
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