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REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
3 février 2022

SERIE : Monty Python's Flying Circus - saison 1 de Ian MacNaughton - 1969

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Retour aux sources donc, avec cette série qui a illuminé mon adolescence et défini en quelque sorte mon sens de l'humour. On a beau connaître par cœur les sketches des compères, on se tape toujours sur les cuisses, autant d'hilarité que de stupeur : l'imagination des Monty Python est aberrante, leur sens du non-sens va tellement loin qu'on est comme happé dans leur folie. Un tel humour paraît inconcevable aujourd'hui : déconnecté de toute réalité, il trouve sa cohérence dans la dinguerie pure, ce qui n'empêche pas son extraordinaire cohésion et sa logique. C'est simplement qu'il faut accepter le principe de départ (qui va d'un type qui a un magnétophone coincé dans la narine à un bûcheron travesti) ; une fois celui-ci enregistré, les gars nous emmènent aux confins de l'inattendu avec un sens du fil-en-aiguille extraordinaire.

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C'est dans cette première saison qu'on retrouve la plupart des sketches hyper-connus des MP. Le perroquet mort, la compétition de débiles, le gang de petites vieilles, le comptable qui veut devenir dompteur, le voisin de pub adepte de l'allusion sexuelle tous azimut, la blague meurtrière, c'est un véritable festival, d'ailleurs repris dans le long-métrage cinéma And Now for Something Completely Different. Ce sont de purs chefs-d’œuvre, écrits avec précision, joués à la perfection. Loin de jouer les amateurs, l'équipe se montre hyper-exigeante dans la gestion des tempo, dans les détails de jeu, dans le rythme interne de chaque épisode. Constitués en général de parties courtes, parfois juste des petits clins d’œil ou des virgules (je ne peux pas me souvenir de "The Laaarch" ou de "Albatroooos" sans me pisser dessus, vous avez qu'à le revoir pour comprendre ce que je veux dire), une scène débordant bien souvent sur une autre située un quart d'heure après (ce militaire qui veut toujours censurer les sketches, cet homme en armure qui assène des coups de poulet dès qu'on ne sait plus comment terminer une scène), entrecoupés parfois de lettres virulentes de spectateurs critiquant la morale de la série, puis d'autres lettres critiquant les premières, et séparés par les collages dadaïstes de Terry Gilliam (qui pratique une sorte d'humour dans l'humour, symbole de son statut au sein de l'équipe, ni tout à fait là, ni tout à fait ailleurs), Monty Python's Flying Circus est parfaitement maîtrisé, loin des fous intenables qu'on pouvait attendre. La réalisation est très fonctionnelle, mais ça participe aussi au charme désuet de cette série, qui, côté écriture et jeu, n'a par contre pas pris une ride : c'est toujours aussi ahurissant. Cette réalisation un peu cheap, un peu sitcom (avec même les rires pré-enregistrés), met au contraire en relief la subtilité du jeu des énergumènes, sans se la jouer, ce qui n'est pas plus mal. Une série culte qui a changé l'histoire de la comédie, à coup sûr, et dont je vais m'empresser de revoir la suite.

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