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7 décembre 2021

Des Enfants gâtés de Bertrand Tavernier - 1977

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J'ai beau chercher dans les petits films de Tavernier une raison d'aimer le bonhomme, étant peu convaincu par les "grands films" du bougre, rien n'y fait : ce cinéaste me semble être un vrai malentendu. En tout cas, ce n'est pas ce minuscule Des Enfants gâtés qui va lui faite gagner des marches de podium. Le seul intérêt qu'on y trouvera réside dans la présence toujours précieuse de Michel Piccoli dans le rôle principal, et c'est bien à peu près tout ce qu'on relèvera. Ce ne sera pas dans le scénario en tout cas qu'on trouvera matière à éloge : étonnamment flou et bancal, il développe une trame sans consistance, si bien qu'on finit par se demander ce que bon dieu on est en train de nous raconter. Piccoli est donc un cinéaste qui, pour écrire son nouveau film, décide de s'exiler dans un nouvel appartement, abandonnant une épouse occupée de son côté (elle est psy pour enfants). Sitôt le cocon déniché, notre homme est dérangé par les voisins qui se sont constitué en comité pour protester contre les exactions du propriétaire de l'immeuble. D'abord un peu hostile, le gars va peu à peu se laisser convaincre et prendre une part de plus en plus importante aux happenings politiques de sa nouvelle communauté de potes. Il va en même temps tomber amoureux de sa voisine Anne (Christine Pascal). Cette parenthèse dans la vie de Bernard Rougerie colle bien avec l'esprit du film, qui ressemble beaucoup à une parenthèse légèrement dépressive pour Tavernier (entre Le Juge et l'Assassin et La Mort en direct, d'ailleurs cité plusieurs fois dans le film, comme un flash forward).

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Gris et assez moche (cette ville en travaux, constamment renvoyée à sa laideur ordinaire), volontairement minimaliste et petit, le film ne fait rien pour se faire aimer. Il raconte simplement un artiste qui stagne, et il est permis d'y voir aussi une volonté du cinéaste de replonger dans l'ordinaire de la vie, dans le combat de terrain, dans le contact avec le peuple. Ce personnage d'abord hautain colérique et capricieux, apprend peu à peu à s'ouvrir aux petits soucis des "vraies gens", et retrouve dans ces minuscules combats sa dignité et son envie de continuer à vivre. Comme je disais, heureusement que Piccoli est là : il bouffe l'écran, tout à la fois dangereux et doux, imprévisible dans toutes ses scènes. On sent bien que dans n'importe quelle situation, le gars parvient à trouver de l'or. Les autres acteurs ne déméritent pas, surtout Michel Aumont en homme vieillissant obsédé par les putes, mais disons que face au monstre, ils ont peu à jouer. Il y a là toute la troupe du Splendid dans des petits rôles (Jugnot est touchant, Lhermitte hors sujet), c'est bien sympathique. Le souci est que c'est réalisé comme un fonctionnaire du cinéma, et que cette histoire ne raconte finalement pas grand-chose. Les scènes insignifiantes s'enchaînent mollement, on regarde un grand acteur bosser, et le film passe comme ça, sans laisser aucune trace. Même pas raté, juste transparent.

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