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24 novembre 2021

Le dernier Passage (The Secret Ways) (1961) de Phil Karlson

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On a beau dire ce qu'on veut, même dans les Phil Karlson considérés comme mineur, il y a du grain à moudre... Voilà une oeuvre qui a quelque peu disparu des écrans radar et qui est pourtant un bien joli travail qui fleure bon la guerre froide. Aux manettes, Karlson, donc, à la production et devant la caméra Widmark, au scénar, sa femme, Jean Hazlewood, à la musique un certain John Williams qui débutait alors sa carrière (Johnny Wiliams ! Tu peux pas réussir dans la musique quand tu t'appelles Johnny...), et le gars Max Green à la photo qui terminait la sienne - autant dire un noir et blanc chatoyant notamment lors des scènes de nuit... Alors oui, je veux bien, le scénar tiendrait en une ligne : Widmark doit récupérer un "opposant" (on ne s'étendra pas vraiment sur les raisons politiques - on comprend vite le concept...) derrière les lignes hongroises ; infiltré comme journaliste (!), accompagné de la fille du type (la brunette Sonja Ziemann), il doit convaincre cet homme de le suivre... Forcément, le Richard en sera pour ses frais entre méchants flics, méchants militaires, et opposants méfiants...

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La première bonne chose, outre la présence du caustique Widmark, outre la musique emballante de Williams (on sent dès le départ qu'il n'est pas là pour faire dans la sourdine), c'est qu'on se tape un petit voyage vintage : d'abord à Zurich, puis à Vienne... puis à Budapest (même s'il ne faut pas rêver, la plupart des prises de vue extérieure semblent avoir été faites également à Vienne : ce n'est pas vraiment grave dès lors qu'on a de la vieille pierre authentique, du pavé qui suinte et de la ruine qui inquiète). Richard, admettons-le, mettra un certain temps avant de parvenir de l'autre côté de la frontière pour pouvoir sillonner la ville en solo à la recherche de sa cible (comptez une bonne heure) : entre-temps, il aura dû faire son petit détour à Vienne, se faire bastonner par des types louches, se faire recueillir par une blonde rotonde (Senta Berger, quelque chose de Santa Claus : très hot), contacter cette brunette capricieuse, patienter devant une armée d'inspecteurs hongrois suspicieux... Bref, il ne la joue pas easy easy et son sourire qui ne se déride jamais ne se déride jamais. Une fois de l'autre côté du rideau de fer, il devra se montrer un peu plus astucieux pour donner le change : on le voit jouer au con et au type saoul avec les flics locaux (il est très bon Widmark dans la comédie, même s'il est un peu en free lance) puis passer à la vitesse supérieure au moment des scènes d'action. Le film, peu bavard quand on y songe, laisse la place belle aux décors sombres et aux courses-poursuites nocturnes ; rien d'extraordinaire en cela mais on admire au passage cette atmosphère vintage et ce sens impeccable du cadre et du montage. Pas vraiment de profondeur psychologique ici, pas vraiment de scénar à tiroirs, non, mais une oeuvre qui visuellement coche les bonnes cases. On saura s'en contenter en continuant d'explorer la filmo du Phil.

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