Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
18 novembre 2021

Don't Play Us Cheap (1972) de Melvin Van Peebles

vlcsnap-2021-11-18-14h14m47s147

Je n'attendais pas franchement grand-chose de cette œuvre de Van Peebles et ça tombe plutôt bien : on est dans la simple petite panade familiale dans des décors de timbre-poste avec ici ou là quelques chansons pour égayer la donne. L'histoire est déjà tout un poème ; deux éléments du diable débarquent un samedi soir sur la terre lors d'une petite soirée familiale ; événement en ce jour il y a, puisqu'il s'agit des vingts ans de la petite dernière, Earnestine - et ses jolies gambettes mises en valeur par ce tutu seyant. Alors même que nos deux diables veulent faire foirer la chose, ils vont participer, plus ou moins malgré eux, à dynamiter l'ambiance, le plus jeune des deux s'amourachant même au passage d'Earnestine. Bon, au niveau de la forme, disons tout de go que cette adaptation d'un spectacle de Broadway souffre un poil d'absence de budget : un décor unique digne d'un vaudeville frenchy, un montage à l'arrache, des flous à répétition, des cadres souvent bâclés ; ce petit côté foutraque semblerait presque volontaire : l'essentiel pour Van Peebles est de montrer la bonne humeur communicative de cette famille nature peinture : fi des convenances, chacun dit ce qu'il a sur le cœur ; chaque chanson de cette comédie musicale (précisons-le quand même puisque c'en est une) semble vouloir refléter tout bonnement le fond de l'âme des convives (et les cordes vocales, croyez-moi ou pas, ne sont guère ménagées...). Joie de la fête, joie de se retrouver pour picoler comme des trous et manger tout son soûl (sans oublier pourtant d'où l'on vient et le fait d'avoir à trimer pour gagner sa croute), joie de l'amour et surtout joie de pousser la chansonnette : chaque petit numéro (quasiment chaque membre de la famille a le sien) est l'occasion de se péter la voix alors même que les chœurs familiaux gospellisent à tour de bras. Alors oui, il y a de l'ambiance, mais on reste quand même un peu en cale sèche devant ce joyeux bordel mal filmé sans parler des prises de son aléatoires... L'essentiel, ici, semble bien de faire la nique aux mauvais esprits, au moins le temps d'une soirée, la famille extérieure invitée et serrée du cul en étant d'ailleurs pour ses frais et les deux diables se retrouvant pris eux-mêmes au piège de cette folle bacchanale... Les purs amateurs de bamboches devraient y trouver leur compte ; les types plus rationnels devraient rester pantois... Pour ma part, j'avoue que Van Peebles en cette année de la lose, en soixante-douze, lâche les chevaux en livrant certes quelques chansons pleines d'entrain mais me laisse un peu dans le dernier wagon : enjoué, le truc, mais définitivement trop foutraque.

vlcsnap-2021-11-18-14h15m37s137

Commentaires
Derniers commentaires