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14 novembre 2021

Condamné au Silence (The Court-Martial of Billy Mitchell) (1955) de Otto Preminger

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On a pas fini d'explorer la filmo de Preminger, alors allons-y gaiement même si, au demeurant, ce ne sont pas ses meilleures œuvres qu'il nous reste à découvrir. Voilà ce qu'on pourrait qualifier d'authentique film de procès puisque après une première partie (sans vraiment d'action d'ailleurs) où Preminger a pris le soin de nous poser les caractéristiques de son personnage principal (Gary Cooper en homme intègre, juste et lucide), la seconde va voir notre même homme face à ses pairs de l'armée ; c'est lui-même, Gary, qui a provoqué ce procès : il a en effet rien trouvé de mieux que de convoquer les journalistes pour leur faire part de son désarroi face au manque d'investissement de l'Etat aussi bien dans l'armée de l'air (son dada, si je puis me permettre) que dans la Marine... Après divers accidents dus au vieillissement du matériel (des accidents qui ont coûté la vie à ses hommes ou ses potes), il décide, Gary, de monter au créneau pour dire face à ses irresponsables leurs quatre vérités. Il a tout à y perdre mais bon sang de bois,  faut bien qu'ils comprennent, les gars, les enjeux du futur !!!

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Ah c'est du film de procès pur jus avec des hommes entre eux (armée + justice ricaines : que du mâle ! - il y a bien une femme, Elizabeth Montgomery, pour amener une touche d'émotion mais elle pleure si mal, la bougresse, que c'est un peu gâché), des types droits dans leur botte qui ne lâchent rien... On s'attend à ce que le Gary occupe le devant de la scène mais en fait il fait plutôt profil bas durant l'essentiel du procès ; autant d'occasions me direz-vous pour voir briller son finaud d'avocat (Ralph Bellamy), l’intransigeant président du jury (Charles Bickford), l'avocat retors de l'armée (Fred Clarke) ou encore le second avocat vicieux du même bord (Rod Steiger, particulièrement chafouin)... Un film de personnages à la bouche remplie de mots, donc, des individus qui nous servent leur petite prestation avec des petits effets de manche comme à la parade... Bon, cette petite joute entre un type honnête et une armée fermée n'est pas totalement dénuée d'intérêt en soi (quoique guère originale) mais reconnaissons volontiers que Preminger n'est pas Capra et que le Gary est un héros quand même relativement fatigué (qui se chope même le palud en plein procès ce qui n'arrange pas franchement sa vivacité). Du coup, cette œuvre de Preminger qui nous démontre ô combien le Mitchell fut clairvoyant pour son époque (il te raconte Pearl Harbour comme s'il l'avait déjà vécu... en 1955, c'est facile, remarque...), ô combien la grande muette fut sourde ou encore ô combien la vie est injuste, constitue au final un divertissement somme toute assez moyen qui ne passe ici ou là la barre que par le plaisir que prennent certains acteurs (Steiger en tête, claro) à jouer les putasses. Silenzio.

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