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7 juillet 2021

La Famille du Sexe (Sei kazoku) (1971) de Kôji Wakamatsu

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Sacré Kôji qui, même dans ses films les plus mineurs comme cette "légère" et troublante variation incestueuse, est capable d'insuffler une atmosphère bougrement malaisante. Il faut bien reconnaître que la situation de départ est pour le moins étrange (sauf peut-être en Vendée ? Je plaisante, bien sûr, bonnes gens) : le pater familias, militaire gradé, a comme qui dirait une certaine emprise sur sa famille ; il a fait trois fils à sa femme, puis trois filles à sa maîtresse. Bien entendu, sous ce même toit, il s'en passe de drôle. Le père couche avec ses propres filles ("il n'y a pas de problème" est le leitmotiv susurré par les jeunes femmes et lourdement euphémisant qui ponctue les premières minutes du film) et ses fils font de même... Autant dire qu'il plane une certaine débauche dans cette maison où un porc y perdrait ses petits... le film s'ouvre sur la mort de la mère - simple suicide ou meurtre (par le plus jeune des garçons) qui aurait cherché à la délivrer en quelque sorte de cette situation pour le moins scabreuse ? Le film ne cessera de revenir sur ce meurtre (que tout le monde apparemment projeter de faire...) un meurtre qui torture le benjamin : ce dernier ne cesse en effet de se questionner sur la meilleure chose qui l'aurait fallu faire... Ne faudrait-il pas aussi "délivrer" ses demi-sœurs ou s'attaquer directement à la source du mal/mâle : le pater ? Ça baise dans tous les coins, ça rêve de fugue, ça rêve de rébellion, ça rêve aussi de liberté mais au final il faut bien revenir à l'essentiel : ce fucking father cherche à contrôler tout un chacun - un type, comme un symbole d'une nation sous le joug des hommes de pouvoir ou simplement (voire les deux) comme un symbole d'une société patriarcale où l'on se doit de subir pour le pire et le pire les décisions du pater ? Il y a forcément un peu de tout cela dans cette œuvre en forme de pamphlet extrémiste et bordélique contre cette "grande famille" qui pousse assez loin l'idée de mixité... Le jeune garçon, à l'âme un rien torturé, sera-t-il capable d'aller jusqu'au bout de sa logique et de remonter à la source de cette situation invivable ? Kôji n'ayant ni froid aux yeux pour évoquer le sexe ni pour baigner ses films d'éclats de sang, on est droit d'attendre un final pour le moins radical qui fera éventuellement passer De Ligonnès pour un simple troubadour. Un film qui tourne un peu en rond, certes, qui, d'une certaine façon, se mord la queue, s'auto-détruit - une œuvre de série bis-bis loin d'être bébête. Kôji a encore frappé, choquant et tuant le bourgeois dans la même heure, dans le même mouvement, en un coup de sabre. Minimaliste mais tranchant.

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