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Shangols
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7 juillet 2021

Mona Lisa (1986) de Neil Jordan

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L'irlandais Jordan débarque sur Shangols avec cette trouble histoire des eignthies emmenée par un Bob Hoskins on ne peut plus pugnace. On est forcément loin du film parfait (il y a en plus Genesis en bande-son, oops) mais on assiste à un portrait en forme de rédemption relativement honnête. Hoskins, on peut le dire, a tout perdu quand il sort de prison au bout de sept ans : sa dignité, sa fille, ses potes. Point besoin pour Jordan de s'appesantir sur son sort, on comprend rapidement que le type, déjà petit, est au fond du trou. Comment remonter la pente une fois qu'on est passé derrière le miroir opaque du rejet ? La première chose, bien évidemment (on est en Angleterre, terre d'un seul conte...), est de trouver un lapin blanc (ce qu'il s'empresse de faire) puis de se voir confier une mission, qui en entrainera une autre, qui... etc. Bob est donc nommé chauffeur d'une charismatique prostipute (Cathy Tyson - avec laquelle on passerait volontiers Pâques) : si l'on sent bien physiquement que tous les sépare (non, je ne ferai pas de dessin), une sorte d'amitié se tisse peu à peu entre ces deux êtres en perdition. Certes, on sent bien que la Tyson aimante plus le Bob que l'inverse mais un certain respect, une véritable complicité, même, s'installe entre eux... Notre amie prostitpute, entre deux lits, confie une nouvelle mission à Bob : retrouver une jeune fille, une certaine Cathy, qui a disparu corps et âme dans ce monde interlope. Hoskins, de bar à putes en boîte de strip-tease, va faire la connaissance ou recroiser des personnes guère fréquentables : qu'il s'agisse de son ancien pote (Michael Caine), maquereau de luxe, à ce maquereau sadique (Clarke Peters), violent comme une teigne, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il est amené à côtoyer la lie - des personnes qui utilisent d'ailleurs la Cathy à des fins commerciales peu honorables... Une issue est-elle possible ? Elle ne pourra se faire que dans le sang, les choses sont dites.

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Alors oui, le film ne raconte sans doute pas grand-chose de très consistant si ce n'est cette errance du Bob qui va devoir, pied à pied, reconquérir ses galons d'humain respectable : il y a cette jeune femme, jolie, qu'il aide dans sa quête, il y a ce bon vieux pote, déjanté, qu'il aide à écrire, à vivre ses petits délires, il y a cette fille, blonde comme les blés et innocente, la sienne, qu'il garde dans sa tête. Bob n'est pas tombé de la dernière pluie, sait, quand il le faut, se battre (toujours se méfier des petits, des boules de nerf) et a bien conscience également que la respectabilité ne se gagne pas en changeant uniquement de vêtement (la prostituée l'habille comme un prince) : la dignité, l'honneur, ça se reconquiert à la force du poignée, en sachant s'opposer, le moment venu, aux forces du mal... Une errance londonienne qui nous mène dans ces bas-fonds et un portrait vigoureux d'une petite boule qui garde la foi pour rebondir. Le film garde ses ambiances poisseuses où le sexe apparaît plus sous son côté glauque que sexy, et donne du corps à ces êtres exploités ou exploitants. Pas si vieillot que cela, en fin de compte, pour un film des clinquantes eighties : Mona Lisa a gardé une petite partie de son mystère, on ne s'attendait pas à tant.

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