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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
21 mars 2021

Secret d'état (State Secret) (1950) de Sidney Gilliat

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Période de réhabilitation du réalisateur anglais sur Shangols (tout arrive), l'ami Gilliat, après le très honnête Green for Danger, signant avec State Secret un thriller assez bien balancé. L'histoire n'a rien d'extraordinaire en soi : un chirurgien est invité dans une "dictature" pour recevoir un prix et parler de sa dernière prouesse technique ; seulement voilà, une fois sur place, il se rend compte qu'il doit opérer le dictateur local, un certain Niva... Tout se passe pour le mieux jusqu'à ce que le Niva, au cours de sa convalescence, lui pète entre les doigts... Les autorités sont sciées, veulent tout faire pour taire l'affaire à quelques semaines "d'élections" cruciales truquées et décident de supprimer purement et simplement notre chirurgien. Un chirurgien qui n'a d'autre choix que de prendre la fuite, en espérant avoir l'opportunité de pouvoir repasser la frontière...

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Une chasse à l'homme (The great Manhunt est d'ailleurs le titre ricain de la chose) comme on les aime avec un homme seul contre tous qui doit fuir, disparaître et tenter éventuellement de se faire des alliés... C'est Douglas Fairbanks Jr qui s'y colle et notre homme a du galon et les épaules pour donner de la prestance à ce chirurgien en fuite. La deuxième chose assez étonnante et réussie tient dans cette volonté de Gilliat de placer son action dans une dictature "floue" : il invente alors carrément un langage (qui aura largement sa place dans le film) pour que la chose soit crédible. Certes, vu la façon dont les gens parlent ce "patois", vu certaines indications ça et là dans la ville traversée, on se dit que c'est quand même une langue super proche de l'Italien... Vérification faite, le film a bien été tourné dans un petit village italien (Fai Della Paganella) non loin des Dolomites - on apprécie malgré tout tout du long ce subterfuge. Des Dolomites (admirez la transition) qui vont servir de cadre à la toute dernière partie : ce fameux passage de la frontière. Au programme de notre chirurgien, accompagnée d'une chanteuse de cabaret rencontrée en route (la blondinette Glynis Johns) : fuite en téléphérique (c'est toujours bon un thriller avec un téléphérique), escalade et acrobaties sous les balles... Un final franchement trépident avec une bonne poignée de rebondissements. Beaucoup de saine satisfaction donc devant ce thriller de bonne facture qui donne à voir un chirurgien aux allures d'aventurier parfaitement crédible, une contrée inconnue joliment déguisée et une conclusion qui joue à fond les ascenseurs émotionnels. Gilliat n'est certes pas Hitch, il peine parfois à relancer un peu son histoire et son suspense (dès que Fairbanks n'est plus on the run, le film ronronne un peu - un léger ventre mou au trois-quarts de l'œuvre lors de discussions qui s'éternisent un peu (Herbert Lom, en type frauduleux et corruptible, n'est pas Peter Lorre même s'il tente de donner à son personnage un petit côté vicieusement truculent)) mais le film pose assez bien son cadre et nous fait croire à cette échappée belle en pays sous cloche. Pas mal du tout que cette petite sauce anglaise avec une pointe de pistou rital et on refera sûrement bientôt un tour chez ce Gilliat.

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