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20 mars 2021

Crimes sexuels contemporains : les Confessions d'un Démoniaque (1969) de Kôji Wakamatsu

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Même pas la place de placer le titre original (Gendai sei hanzai ankokuhen : aru torima no kokuhaku) ce qui a tout de même son importance si on veut être à même de faire le distinguo parmi les douze œuvres tournées cette année-là (je n'en ai vu que sept, je m'en excuse, je prends l'engagement de les voir tous !). Pas le temps pour Wakamatsu de tergiverser dans ses petites productions d'à peine une heure : une entrée une nouvelle fois ex abrupto, directement dans le "vif" du sujet : une femme se fait violer parmi les herbes hautes, un homme à lunettes observe la manœuvre : image traumatique par excellence ; dès lors deviendra-t-il un sauveur des femmes battues ? (c'est rare, vu la perversité au travail chez Kôji, sans vouloir casser l'ambiance) ; deviendra-t-il violeur à son tour ? (eh bien il s'y essaiera mais sans grande réussite) ; deviendra-t-il un tueur ? (Là je pense qu'on est mieux parti). C'est donc parti pour de multiples parties de jambes en l'air en campagne ou en studio ; notre binoclard semble terriblement frustré au départ mais va vite rattraper son retard : un premier viol où la femme s'échappe, une marie-salope qui se donne à lui sans que cela le fasse frémir, une copine de classe qui l'accompagne à la campagne, qui résiste, qui finalement se donne et... bouarf, c'est pas encore le top et si je l'éventrais ? Il a un couteau, il s'exécute, l'exécute et notre homme semble enfin avoir trouvé ce qui l'excite au plus haut point. Oui, il a mis le doigt sur son truc à lui : tueur. D'autres femmes qui se donneront plus ou moins  il connaitra, d'autres femmes (mais aussi d'autres hommes, en passant) il assassinera ; ce qui le met en rage, surtout, le bougre, c'est cette impression qu'on se moque de lui, qu'on le prend de haut... Il n'en faut souvent pas plus (on n'est pas dans une psychologie ultra-poussée - c'est du pur behaviorisme dirait mon éminent collègue) pour qu'il sorte, après sa bite, son couteau et passe à l'action. En toute impunité bien sûr, bien que les cadavres commencent à s'accumuler et que les journaux commencent d'en parler. Se sent-il au moins coupable ? Pensez-vous, quand il prend enfin le temps d'y songer, la faute, à ses yeux, revient avant tout à la donzelle qui lui a fait don de ce couteau - il serait d'ailleurs, à bien y réfléchir, sans doute temps qu'elle paye... Et lui, son tour viendra-t-il ? (une morale, tout de même, non, cela ne peut pas faire de mal, après toute cette gabegie de sperme et de sang !!!?). C'est toujours filmé de façon rugueuse, sauvage, sans ambages, on va droit au but, avec ici ou là, lors des scènes cruciales, une petite touche de couleurs ; viols champêtres, triolisme, ventres crevés, seins lourds entachés de sang, femme attachée, on a droit à un joli petit panel de situation qui finissent le plus souvent de façon morbide. C'est franc, direct, sans gras avant une résolution qui, on l'espère, tentera de mettre notre démon devant ses faits. Wakamatsu, l'enfant terrible du cinéma nippon, nous livre une nouvelle œuvre brute, brutale, pleine de sexe, de sang et de folie - l'être humain exposé par les tripes. Du cinéma bis au bistouri qui marque indéniablement des points (de suture).

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