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1 mars 2021

Marie, la Prostituée (Baishunfu Maria) (1975) de Kôji Wakamatsu

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Il est bon, après un film ignoble, de se laver l'esprit cinématographique avec une bonne série bis signée du sieur Wakamatsu : un type qui ne triche pas, qui n'a pas le temps de tergiverser, capable de faire douze films par an, pas toujours des chefs-d'œuvre, pour ne pas dire jamais, mais des films qui sentent la sueur, qui transpirent la réalité, qui fleurent bon la fougue, le sexe, la mort. Des films qui généralement excèdent à peine une heure mais qui constituent un concentré de vie. Ici, il faut bien reconnaître que pendant les trente premières minutes, on se demande un peu où est le scénario : on a en effet droit durant cette première partie à diverses parties de jambes en l'air, mettant en scène la fameuse prostipute Maria avec ses clients puis avec son boyfriend (un type qui a tout l'air d'être en fuite (quand on court dans les rues de Shinjuku avec un flingue, en se retournant à chaque jonction, c'est jamais bon signe), qu'elle a chopé à la volée, et avec lequel elle file désormais le parfait amour) ou une journaliste (elle a flashé sur Maria et souhaite apparemment écrire un article sur elle) avec son futur mari. Des scènes de sexe qui ont au moins l'avantage de positionner les personnages et ce dans de multiples positions (de 1 à 69). Bien. Le récit commence à prendre un peu plus tournure lorsque la journaliste suit Maria jusqu'à chez elle... et se fait alpaguer violemment par le mec au seuil de l'appart. Elle va en être pour ses frais : déshabillage, violage, kidnappage, flingage... Et nos Bonnie and Clyde nippons, notre Maria et son type (un terroriste, le gars, on apprend) de prendre la fuite après ce léger dérapage...

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Je sais, on a droit une image où les couleurs suintent, où les dialogues doublés ne sont pas toujours synchrones (quand l'héroïne mange, elle continue de parler super normalement - barf, on s'en fout), à un scénar écrit sur un sous-bock. Certes : mais au moins c'est droit, les scènes de sexe sont crédibles (ça mordille, ça bafouille, ça mouille, ça jouïlle - c'est autre chose que le cinéma de papa ; on ne se caresse pas sous des draps de soie comme si on était des peluches : nos acteurs ici se donnent et transpirent leur envie) et la soudaine peur qui saisit nos deux héros un peu fous-fous fait terriblement sens : ils prennent la fuite comme des sauvages, trouvent refuge à la campagne et n'ont plus qu'à attendre la traque (ils auront (spoiler, ok) l'un pour l'autre les mêmes mots, dans l'amour comme dans la mort...). Wakamatsu n'est pas du genre à filmer grand-mère en pantoufles et nous livre une petite œuvre brute qui sent le cul, le désir, la frousse et va droit au but (et dans le mur). C'est peut-être parfois un peu cru, un rien brutal (de chair et de sang) mais ça va droit au cœur après des films anglais aux allures de fausse-couche. Wakamatsu, lui, au moins, garde la foi en un cinéma qui respire la vie et la mort par tous les pores. Une respiration nippone à peu de frais.

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