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28 février 2021

Mourir à Madrid (1963) de Frédéric Rossif

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Frédéric Rossif nous conte par le menu la guerre civile survenue en Espagne (1936-39 pour mes élèves en manque de cours), et son film, justement récompensé du prix Jean Vigo, de nous montrer toutes les diverses phases de cette bataille entre espagnols, et entre deux blocs... A la droite (...), la cathos, les généraux, les monarchistes soutenus par l'Italie et l'Allemagne ; à ma gauche, les ouvriers, les paysans, la classe sociale dite moyenne soutenus par les fameuses brigades internationales et par l'URSS, le Mexique et la France. Une guerre durant laquelle les premiers cités vont se rendre maître de l'ouest du pays avant de finir par faire plier le pays basque puis, sur la fin, Madrid. Rossif, à l'aide d'images d'archives piochés dans quasiment tous les pays précités expose de façon très claire, très pédagogique, les différentes phases de cette guerre, présente les principaux participants et illustre copieusement son propos. Des images de guerre "à l'ancienne" où l'on se jette fusil au poing contre l'ennemi, où les bombardements font rage, où chaque combat laisse sur le tapis des dizaines et des dizaines de jeunes gens et de gens moins jeunes. Rossif, dont on devine une légère prise de position envers le second camp cité (on ne lui reprochera guère...), insiste sur la violence des combats et cette force de "résistance" de ce peuple espagnol qui se lance à corps perdu lors des batailles - une guerre qui fait figure de terrible "prologue" à la seconde guerre mondiale. Les Espagnols, devront en prime se taper un dictateur durant une quarantaine d'années. On assiste forcément à notre lot d'images effroyables (ces cadavres d'enfants sous les décombres) et à notre lot d'images fortes : ces éclopés qui défilent dans les rues en ruines d'un village qu'ils viennent de reconquérir après des jours et des jours de combats, ces gamins hauts comme trois pommes qui lèvent en l'air leur poing serré en chantant l'International (les mioches qui font le salut hitlérien m'ont pour leur part laissé de marbre, eux), ces brigades internationales qui défilent devant une foule en délire juste avant de repartir (sur l'appel des responsables républicains) dans leur pays d'origine, ces femmes et ces gosses sur la route de l'exode, traversant la frontière sous la neige... Alors oui, c'est vrai, subir pendant 80 minutes ces tirs d'artillerie laisse un peu exsangue (il serait mal venu de dire que cela dégoûte de la guerre, hein, on n'avait rien pour au départ...) mais mais cela est évidemment nécessaire pour qu'on prenne conscience des multiples massacres qui se déroulèrent au sein même de cette patrie. Eclairant et indispensable quant au devoir (pas uniquement scolaire) de mémoire. No pasarán - never again, tout du moins, hein.

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