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27 février 2021

L'Orchidée blanche (The other Love) (1947) de André De Toth

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Un petit André de Toth, adapté d'Erich Maria Remarque (pour une ambiance, toute proportion gardée, digne de La Montagne sacrée de Mann), qui bénéficie de la présence de notre amie Barbara Stanwyck (qu'on avait un peu perdue de vue ces derniers temps), du rigide David Niven et de l'arrogant Richard Conte : on prend, allez. Barbara, pianiste émérite, a les poumons en capilonnade ; rien de mieux qu'un petit séjour dans les montagnes suisses sous l'œil bienveillant du bon docteur David Niven. Seulement, si la belle Barbara ne tarde pas à tomber sous le charme de ce docteur qui a toujours un mot pour ses patients, elle se rend compte que le bougre est un poil liberticide : plus de cigarette, plus d'alcool, plus de piano, plus de sortie - c'est pire qu'un confinement à Dubaï. C'est pourtant pour son bien, assène ce docteur qui n'est pas insensible au sourire de notre star. Mais Barbara, bordel, elle aimerait vivre ; quand elle fait la rencontre d'un fou du volant, Richard Conte, qui mène la grande vie (Monaco, Casino, Haribo), elle fugue du sanatorium, tout bonnement... Mordre la vie par les deux bouts de la chandelle, qu'elle veut... Mais son état ne s'améliore et la petite moustache du bon David n'est pas non plus sans lui manquer... Que faire ?

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Il est dommage, disons-le tout de go, que notre gars de Toth se retrouve un brin écartelé entre les genres : ni film noir (bien que la pièce en sous-sol où l'on dissimule les cadavres possédait un certain potentiel), ni véritable romance (on sent bien que Barbara tombe dans les bras de Conte par défaut ; on se dit même qu'elle n'hésitera pas, au moindre doute, à lui claquer dans les doigts... Quant à Niven, il est si distant que l'embrasser reviendrait à embrasser un cierge éteint), ni véritable drame (Barbara vomissant du sang sur le sol lors d'une quinte de toux... J'ai peine à le croire...), on sent que le film a un peu de mal à trouver son ton, son équilibre. On ne peut pas dire pourtant que la Barbara n'y mette pas du sien pour tenter d'apporter un peu de vie dans ce sanatorium chiant comme une salle d'école vide ; mais le rabat-joie Niven, de son côté, semble tout faire pour calmer ses ardeurs (ce qui ne fait que rendre un peu plus folle la lionne dans sa cage). Du coup, dès que la belle vie s'offre à la Barbara, elle y plonge les deux pieds en avant : elle est tout sourire devant un Conte comblé mais on sent, dès le début de cette histoire, que le dernier mot (le plus long ? mouais) lui reviendra. Miklós Rózsa y met du sien pour trousser une musique pianesque qui pète (la Barbara s'autorisant parfois à passer ses nerfs à vif sur cet instrument), les dialogues sont souvent pas mal écrits, mais voilà, il manque un peu d'inattendu, de magie - ou de noirceur -, pour que cette œuvre décolle vraiment, et se révèle, finalement, un peu trop prévisible (même la confrontation entre les deux mâles, amoureux, ne tient pas toutes ses promesses, la tension tombant trop rapidement). Une Barbara exaltée (et les fans seront ravis) qui retombe un peu trop sagement dans l'ornière... Un simple petit mélo musical qui s'époumone au fur et à mesure.... Trop suisse.

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