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8 octobre 2020

SERIE : Inside No.9 de Reece Shearsmith & Steve Pemberton - saison 1 - 2014

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Une série anglaise annoncée partout de façon un peu tonitruante, mais qui fait assez vite plouf, dirais-je, en tout cas pour cette première saison. Pour tout dire, il n'y a même qu'un épisode qui m'ait vraiment convaincu, le reste allant du correct au raté. Reprenons : la série présente 6 épisodes qui n'ont d'autres points communs que de se dérouler dans une maison portant le numéro 9 et de faire jouer plus ou moins les mêmes comédiens. Au niveau des inspirations, par contre, ça va dans tous les sens, de la farce macabre au burlesque, en passant par le film d'horreur parodique façon Rosemary's baby, la comédie, le drame shakespearien, etc. Sur le papier, c'est tentant, puisqu'on nous promet de l'expérimentation tous azimuts, de l'invention scénaristique et un esprit caustique qui permet aux créateurs de ménager à chaque fois des chutes qui sont autant de surprises. Et c'est vrai que chaque épisode se termine par un twist qu'on n'avait pas vu venir.

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La bonne surprise, c'est qu'il est vrai que Shearsmith et Pemberton ont vraiment une imaginaton débordante. On commence chacun des épisodes dans la suprise, tant les gusses sont impeccables pour pousser de petites idées à leur extrême bout pour en tirer quelque chose. C'est une star de la chanson qui meurt en soufflant dans un ballon, ce dernier souffle devenant un magot à se disputer ; c'est une partie de cache-cache qui vire au cauchemar ; c'est une baby-sitter pour vieux qui se trouve confrontée au Mal absolu ; c'est la doublure d'un comédien embringuée dans un complot machiavélique. A chaque fois c'est bluffant d'idée, on peut dire que les compères sont forts en concept. De même qu'ils ont de l'idée quant à la forme que prendront leurs petits films : l'épisode 2, de très loin le meilleur, est par exemple entièrement muet ; le 1 se déroule entièrement dans une armoire, le 4 dans une loge de théâtre d'où on entend les événements depuis un micro intérieur branché sur la scène. Bref, on attend beaucoup de bien de la chose, amusé par le dispositif et par l'éclectisme de la série.

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Mais il nous faudra déchanter assez vite. Après un premier épisode assez marrant, qui nous montre une famille exploser depuis l'intérieur d'un placard, et un épisode 2 très réussi, où l'hommage au burlesque se mélange avec un hmour macabre typiquement anglais, le reste nous mènera d'ennui en ennui. Le projet (tout pour la chute finale) tourne bientôt à la mécanique trop bien huilée, et il faut souvent patienter jusqu'à la dernière minute pour avoir un peu de fun. C'est le cas avec l'épisode shakespearien, très mal fagotté avec sa construction en ellipses et sa fin improbable ; ou ce film sur un écrivain dépressif qui s'invente un double devenant plus envahissant que ses proches, pénible scénario à tiroirs bien trop roublard pour être honnête. Les acteurs, assez fiers d'eux, finissent par cabotiner, convaincus qu'ils sont géniaux dans tous les emplois, et l'hommage aux genres n'est pas toujours pertinent, comme cette partie horrifique qui n'assume pas son style. On est de plus en plus déçus par la série, qui se termine sur son pire épisode. A voir en prenant l'apéro, comme ça, en récréation gentille ; mais pour plus, il faudra repasser. Je me taperai la saison 2, je vous tiens au courant.

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