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25 juin 2020

Mort dans l'Après-midi (1968) de Jean-Claude Brisseau

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Troisième opus "amateur" de l'ami Brisseau qui nous offre tout de même ici, sur une musique herrmannesque (on a le droit de pomper ce qu’on veut quand on débute) une histoire au montage syncopé d'une tenue un peu supérieure aux deux précédents essais. Alors certes, c'est toujours pas la fête à Neuneu dans l'esprit de Jean-Claude qui se met cette fois-ci lui-même en scène (Et à la fin, il meurt ? Je vous sens caustique, c'était facile) : il est question de viol, d'amours saphiques, de meurtres, et, éventuellement, sur le mode uniquement du fantasme (?), d'inceste. Ah oui, en quarante minutes la dose est lourde. Brisseau casse ici le principe de la narration linéaire pour emmêler, insidieusement, ce qui pourrait relever de la pure réalité (les amours entre sa sœur et son amie, les amours entre cette amie et le narrateur) et du pur fantasme (le narrateur a-t-il vraiment couché avec sa propre sœur ou est-ce un délire qui l'atteint alors qu'il est sur le point de mourir ?). Eros et thanatos demeurent éternellement liés ;  cet homme, à l'agonie, regrette surtout, romantiquement, de ne pas avoir suffisamment "frémi" devant les offrandes de la vie (en particulier, au contact du corps d'une femme).

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Il est donc question ici de désir, de jalousie et de violence... Le beau-père du narrateur, auquel on ne confierait pas son poisson rouge même pendant les grandes vacances, est particulièrement torve : il ne se contente pas de mâter les ébats de sa belle-fille avec son amie, le bougre va tenter de passer à l'acte. Puis devant la résistance de sa propre belle-fille, il devient purement sanguinaire - la musique d'Herrmann bat son plein, le sang coulera à flots... Une vision de terreur que Brisseau filme dans toute sa crudité. L'essentiel du film, tout de même, se concentre sur les réminiscences de ce narrateur qui n'en finit plus de mourir : ses souvenirs se concentrent sur les images de ces corps qui s'entremêlent et l'on comprend, alors que tout se brouille dans son esprit, que ces instants d'érotisme demeurent la part la plus importante de ce qu'il garde de cette vie avortée... Une œuvre qui s'achève dans le sang et la douleur mais où ces moments de douceurs (de la peau sur la peau) surnagent. Joli petit voyage en trois parties dans la "matrice" de la filmo de l'ogre.  

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