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23 juin 2020

The Lighthouse (Mayak) (2006) de Mariya Saakyan

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Voilà un film qu'on pourrait aisément qualifier d'atmosphérique - il baigne dans la brume - voire, pour peu qu'on soit d'humeur référentielle, de tarkovskien... Il s'agit simplement d'une femme, Lena, qui vit à Moscou et qui revient dans son village natal, en Arménie, pour tenter de sauver ses grands-parents - on est dans les années 90, il y a un conflit, on en saura pas plus sur la question, démerdez-vous avec cela. Saakyan (morte prématurément en 2018, je l'apprends avec vous) livre une œuvre poétique, magique, qui vaut autant par les impressions qu'elle transmet, par la beauté des images, par les bribes de dialogue qu'on entend, qu'on capte, que par une quelconque dramaturgie artificielle. Le pays est dévasté, la guerre est aux portes du village, mais il faut bien que la vie continue, puisque de toute façon il est impossible de partir – comme s’il s’agissait du destin de cet endroit situé hors du monde...

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C'est un film que l'on découvre à tâtons, sans trop savoir où il nous mène, avec ici un éclat de rire lors d'un dîner en famille, là des têtes d'enterrement avec la mort d'une vieille dame, et toujours ces images d'un vert brunâtre, envahis par ce mystérieux brouillard qui se propage comme dans un rêve. On se retrouve finalement un peu comme Lena, sans repère, totalement perdu dans les ruines de ce souvenir d'enfance. Que faire, où aller ? Il ne reste qu'à marcher, qu'à subir en croisant les doigts (ces hélicoptères qui passent et repassent), en profitant encore des siens. On vole quelques instants de joie, de jeu, avec un enfant, avec une plume trouvée dans un nid avant que ne surgisse, venu de nulle part, un engin volant terrifiant. Lena trouve dans un tiroir la maquette d’un phare qui illumine faiblement dans la nuit - comme un ultime espoir du passé auquel elle peut encore se raccrocher. Alors oui, ce n'est pas franchement palpitant, ne nous voilons la face, mais le film possède, esthétiquement, suffisamment de moments de grâce pour ne pas regretter sa découverte. Un joyau sombre, un trésor enfoui dans les limbes d'un conflit, un ovni russo-arménien au charme orphique.

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