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22 juin 2020

Une Poignée de Plombs (Death of a Gunfighter) (1969) de Don Siegel & Robert Totten (as Allen Smithee - pour les deux)

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Totten a commencé le film, puis s'est embrouillé avec Richard Widmark, Don Siegel l'a remplacé pour le finir mais comme il ne voulait pas prendre tout le crédit pour lui, nous voilà devant la première œuvre du fameux Allen Smithee, une œuvre bien au-dessus des panouilles, généralement, signées du même nom. Toute l'action s'organise, en cette fin du XIXè siècle, autour du shérif Widmark : un type à l'ancienne, qui, que cela plaise ou non, fait respecter la loi ; s'il faut tirer, il tire, point. Et qu'on ne trouve pas à redire : 1) il a été embauché pour cela 2) ces branquignoles de types en veste et cravate ont beaucoup de gueule mais seraient bien en peine de savoir dégainer... Seulement voilà, un nouveau mort s’ajoute à la liste (Widmark était en état de légitime défense mais tout le monde s’en fout) et les dirigeants de la ville, soucieux de leur image (on entre dans le XXè siècle, une ère de progrès, peaceful (hum...), il faut attirer les investisseurs…) aimerait bien se débarrasser de ce type du passé : il incarne à lui-seul leur mauvaise conscience, tout le passé violent de l’ouest ? Je n'invente rien, le fait est évoqué, personne n'est véritablement dupe, dans l'histoire – jetons le passé (surtout quand cela nous arrange) et avançons, hein ; seul petit problème à gérer : Widmark est en place et ne veut en rien la céder, surtout sous la pression de ces couillons endimanchés. Ça sent la poudre. Et le plomb.

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Totten ou Siegel, qu'importe, nous livre un western nerveux, où le vieux lion Widmark (un rôle sur le tard de sa carrière mais où il se montre toujours aussi bon) est loin d'avoir fini de rugir. Il y a de la nervosité dans l'air et cela transparaît à travers le portrait de ces notables qui sue leur bile et leur peur par tous les pores. Il y a le petit groupe de décideurs, guindés, qui jurent qu'ils auront la peau du lion mais se révèlent incapables de tirer, le fils nerveux d'un notable qui s'est suicidé après avoir perdu son honneur face au Richard ou encore ce tenancier de bar (Excellent Carroll O'Connor avec son regard perçant et son air de grosse fouine) qui sont bien décidés à faire rendre gorge à ce shérif qui semble s'être placé au-dessus de la loi. On fait appel au shérif du comté (John Saxon, la classe) mais lui aussi se fait proprement humilier. Widmark est indéboulonnable et se dresse seul contre tous. Plutôt que de fuir devant les menaces, l'homme ne trouve rien de mieux à faire que de se marier avec la tenancière du bordel du coin. Richard, coeur de lion, invincible. Invincible ? On se dit que tout de même, à force de se mettre toute la ville à dos et à la jouer solo, l'homme risque gros... Reste à savoir si le final permettra au roi lion de triompher devant ces gens de peu (d'honneur) ou si sa vieille crinière, dans la bonne tradition d'un film noir, finira par mordre la poussière... Un héros chenu de très bonne tenue, des notables affables et transpirant leur (sale) état d'âme et une conclusion qui cloue son homme sur place. Très bonne cuvée d'un Smithee siegel(et totten)-isé.

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Welcome to New West

Commentaires
S
Il faudrait faire une biographie - ou une autobiographie, de ce Allen Smithee.
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