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23 juin 2020

Katsura, l'Arbre de l'Amour (Aizen katsura) (1938) de Hiromasa Nomura

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La mizoguchienne - et timide - Kinuyo Tanaka et l'éternel beau gosse Ken Uehara semblent liés par le destin à cause d'un arbre (tu imposes tes mains sur celui-là et ton promis ou ta promise viendra à toi) mais de multiples petits obstacles viendront malgré tout se dresser sur leur chemin. Au départ, un simple coup de foudre sur fond de milieu médicale (elle est infirmière, il est docteur) et de différences sociales (Il vient d'en haut, elle vient d'en bas et doit en plus élever seul sa gamine suite à la mort prématurée de son mari...). Très vite, ils flashent l'un sur l'autre mais cela n'est point un gage de réussite ; certes, elle ne lui a pas encore dit qu'elle a une gosse, certes, il semble devoir subir les pressions de sa famille avant de convoler, mais ils doivent tout de même, malgré ces points noirs, se retrouver à la gare et partir ensemble pour Kyoto... seulement voilà, la fille de Kinuyo tombe malade et bouleverse tous ses plans... Un rendez-vous manqué mais une partie remise ? Pouh là là, plus facile à dire qu'à faire... Elle n'ose plus le revoir, il reste dans sa solitude sans plus rien comprendre au sens de la vie. Il faudra plusieurs coups de pouce extérieurs (une jeune fille qui devait se marier avec Ken pas revancharde pour un sou, les anciennes collègues de Kinuyo) pour qu'une nouvelle rencontre s'organise...

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On aime ces petites ballades sous forme de flirt (la visite au temple où se trouve l'arbre, le travelling latéral ozuesque qui accompagne inexorablement les futurs amants...), ces coups de vache du destin (ce putain de train qui part, là, sous tes yeux : une minute plus tôt, la face de ta vie et donc du monde eut été différente), ces instants de doute ineffables (Kinuyo, par deux fois, suite au rendez-vous manqué et son incapacité à oser aller revoir Ken, devient l'ombre (une fois chinoise, une fois sur le bitume) d'elle-même), et ces retrouvailles où chacun veut être le premier à s'excuser, à trouver une faille dans laquelle disparaître - mais l'on sait très bien que lors de ce moment crucial tout sera pardonné ; et tout cela à cause de cet enfoiré d'arbre. Il est beau de voir ce docteur promis à un brillant avenir ne pas succomber aux sirènes des alliances financières. Il sait depuis le départ qu'il est intéressé par Kinuyo, absolument rien, même la honte de ce rendez-vous manqué, ne le fera bifurquer. Beau comportement également que celui de cette Michiko qui fait tout pour rendre heureux ce Ken, alors même qu'elle flashe sur lui et qu’il la néglige. Quant à la chtite Kinuyo, avec ses airs de ne pas y toucher, elle tente de se transcender pour sa bambine en devenant, attention, chanteuse ; un récital devant toute sa tribu d'ancienne collègue en blanc qui fait chaud au cœur. Du bon vieux romantisme retardé comme on aime, deux vedettes pleines d'humilité et de doutes et une œuvre pré-guerre d'un bel optimisme social. Le cinéma nippon est un puits (de talents et d'espoir) sans fond.

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