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Shangols
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26 avril 2020

Ne dites jamais Adieu (Never Say Goodbye) (1956) de Jerry Hopper & Douglas Sirk

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Ce petit confinement nous permet de remettre le nez dans des "intégrales" dans lesquelles il demeure quelques trous. Pas de panique, toute l'équipe de Shangols est sur le pied de guerre pour combler les lacunes. Voici donc une œuvre (forcément mélodramatique) de ce gars Hopper, sachant, si mes infos sont bonnes, que Sirk a travaillé à la préparation du film et a même tourné des scènes avec Sanders - voilà bien tout ce que j'en sais, Imdb ne m'ayant confié guère plus d'infos. Bref. On retrouve l'incontournable Rock Hudson (déjà une touche sirkienne... et je ne parle pas encore des scènes tournées près d'une fenêtre...) qui vit avec sa petite fille. Oui la mère est morte il y a sept ans, c'est bien dommageable. Rock, docteur, est appelé pour une conférence, est invité dans la foulée à prendre un verre avec ses collègues et tombe sur George Sanders (un film avec Sanders étant rarement mauvais, on garde la confiance) accompagné de... sa femme ! Diable, comment se fait-ce ? Cela vaut bien un flash-back, à Vienne, en 1945... Il sera ainsi question de la rencontre entre Rock et Cornell Borchers (des yeux bleus qui feraient presque peur) dans un cabaret. Elle est pianiste, elle est (déjà) accompagnée par son "ami" George Sanders, elle se foule la cheville en sortant de scène et le beau Rock, docteur chez les militaires, vient lui tâter la cheville. La suite est écrite sur une partition : il ne veut plus la quitter, l'enlève à ce George, il la marie. Ils restent sur Vienne : lui, ex capitaine dans l'armée, reprend ses habits de civil pour exercer comme docteur, elle, reste au foyer, ils ont un enfant ; ils gagnent peu mais Cornell s'emploie pour joindre les deux bouts... Tout va bien donc ? Non, il y a un blème, tout de même : Rock est du genre terriblement jaloux ; il a quelque peu de mal à supporter les sorties de sa femme avec George et commence même fortement à la suspecter de lui mentir... Papapa, ce sera l'erreur de trop, il fait croire à sa femme que c'est fini entre eux, se barre avec sa fille, Cornell, dépitée, va voir son père dans la partie de la ville contrôlée par les Russes et ne peut en revenir : la frontière est définitivement fermée depuis hier soir, oui - sale destin... Rock la croit morte et se barre d’Europe… Elle revient donc sept ans plus tard soudainement en jeu. Rock, lui, veut la reprendre (Sanders passe une deuxième fois pour un gland) et espère que tout se passera bien avec leur fille... qui croît sa mère morte, hein. Comment lui présenter la chose, comment essayer de réparer ces sept années ? Est-ce seulement possible ? Toutes ces questions sont en suspend... Happy mélo ou sad mélo ?

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Le film, adapté à la base d'une pièce de Pirandello, possède quelques qualités qu'il ne faudrait point renier : un Rock toujours aussi solide, une musique un peu traînante dans les violons qui fait son petit effet (Frank Skinner à la baguette) ou encore un long flash-back en temps d'après-guerre qui apporte son petit cachet historique, voire sa petite touche nostalgique (ce fut le bon temps pour Rock, l'époque du bonheur absolu à trois, avant la chute brutale et un tantinet idiote) ainsi qu'une certaine dose de fatalité propre à tout mélo qui se respecte - cette femme bloquée bêtement du mauvais côté du rideau de fer et qui revient finalement à Sanders comme un boomerang. Il y a, je disais, également notre lot de scènes à la fenêtre, avec un Rock sur les nerfs surveillant la rue ou une Cornell s'y tournant, vers la fin, comme si son horizon était bouché. Car oui, disons-le, après tous ces drames (accidentels, historiques, sentimentaux), le pire reste à venir : la gamine (qui idolâtre son père et chérit le souvenir de cette mère... morte) va-t-elle accepter cette femme ? C'est un peu couillon comme situation mais cela va forcément finir par toucher la corde sensible de chacun : une gamine qui n'accepte pas cette inconnue, une mère rejetée par sa propre fille, un Rock totalement fissuré devant les deux amours de sa vie qui ne s’entendent point. Alors oui, ça manque parfois d'un je-ne-sais quoi de charme et de subtilité (Rock, tout enamouré de sa femme, qui la quitte sur un caprice à la con), le final, un peu vite envoyé, qui accumule les rebondissements (Sanders, the loser absolu mais grand seigneur...)… Disons tout bonnement qu'il manque sans doute parfois d'un peu de finesse, d'élégance, pour donner une touche d'émotion véritable à la chose (les pleurs des uns et des autres, sur la fin, tombant un peu dans la facilité). Mais bon, ce film a tout de même une petite touche sirkienne (au moins dans l'esprit) qu'il est toujours bon de retrouver, même superficiellement - et puis, attention, il y a une apparition du tout jeune Clint qui vaut forcément le détour... Bref, un mélo loin d'être parfait mais loin d'être raté.

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