Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
7 décembre 2019

La Madone aux deux Visages (Madonna of the Seven Moons) (1945) de Arthur Crabtree

vlcsnap-2019-12-07-10h15m51s381

vlcsnap-2019-12-07-10h16m16s400

Retour au studio Gainsborough qui ne chôme pas pendant la guerre. A peine quelques secondes et déjà un prédateur sexuel qui course une jeune fille ramassant des fleurs - quelle entrée en matière. Cet épisode aura évidemment un impact traumatique sur la jeune femme qui, après avoir passé sa jeunesse au couvent, en sort pour se marier (on avait pas de problème d'orientation à cette époque !). A la découvrir, quelques années plus tard, alors même qu'elle est impatiente de revoir sa fille, on se demande qu'elle est ce trouble dont elle est atteinte, une ombre ne cessant de passer sur son visage : frigidité, claustrophobie, agoraphobie ? Elle n'a quand même pas souvent l'air dans son assiette et fait plus de malaises qu’à son tour. Lorsque sa fille, toute guillerette, apparaît au bras d'un garçon, en short, la mère est pétrifiée ! Elle passe au bleu quand elle voit sa fille plus tard en nuisette dans sa chambre... Le père, lui, a l'air bien mystérieux quant à la maladie de sa femme et le suspense traîne un peu longueur. Enfin, une nuit, la femme (Phyllis Calvert as Maddalena) entre enfin en transe : elle vole ses propres bijoux, se pare en gitane et prend un train pour Florence : elle va rejoindre son amant rital, forcément un voyou. Schizophrène, elle est, Maddalena, tout ça à cause de cet obsédé sexuel... Pendant que l'amant (tout content de récupérer son amante) prépare un mauvais coup (il mettra du temps à découvrir la véritable identité de Maddalena qui, dans ses bras, devient Rosanna), la fille de Maddalena part à sa recherche : sa mère, si fragile, si frigide, quelle vie mène-t-elle lors de ses crises ?

vlcsnap-2019-12-07-10h17m12s299

On est dans de la bonne vieille reconstitution studio avec toile peinte et décor en carton imitation ciment. C'est propre, c'est bien fait, c'est anglais. Si Phyllis peut s'amuser avec ses deux visages (elle a l'air quand même mieux dans sa peau dans les bas quartiers de Florence - la bourgeoisie tue son homme), son amant, Nino (Stewart Granger), et son frère, Sandro (Peter Glenville), campent des Ritals qui se la pètent avec une petite pointe clichetonneuse un peu risible (cette façon de vouloir montrer son torse et de piquer tout ce qui brille - stéréotypes, my love). Quant à Patricia Roc, elle interprète une jeune fille tellement naïve (entre son amant définitivement gay (il se prénomme Evelyn, ne me dites pas le contraire) et le Rital qui lui fait du gringue sans qu'elle se méfie...), qu'elle va mettre trois plombes à résoudre le mystère concernant sa mère... On est sur un scénario qui tente au maximum de cacher aux yeux de tous la double vie de Phylis – c’est de bonne guerre -, mais les autres personnages principaux (les deux Ritals et la fille) apparaissent pas vraiment fute-futes pour additionner 2 + 2. Crabtree malheureusement manque d’inspiration pour donner à son histoire des allures de film noir ou de tragédie (Stewart Granger s’essaie à exprimer l’effroi : on rit), se contentant de filmer ses acteurs dans de beaux décors, sans en tirer vraiment parti (le carnaval reconstitué à grand frais, vers la fin, sans qu’aucune scène cruciale ne s’y joue… du gâchis). La ligne est claire, la morale catholique est préservée (la femme est punie de ses écarts…), tout rentre gentiment dans l’ordre. English, tièdiche.

vlcsnap-2019-12-07-09h54m35s703

vlcsnap-2019-12-07-10h15m08s031

Commentaires
Derniers commentaires