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6 décembre 2019

Psychobitch de Martin Lund - 2019

43_PSYCHOBITCH

Toutes sortes d'influences peuvent se faire jour dans le cinéma, mais peu peuvent se targuer d'avoir comme référence La Boum. C'est pourtant le cas de Psychobitch, en tout cas si on en juge par son prodigieux scénario : un jeune gars un peu nigaud, issu de cette génération si lisse et parfaite enfantée par les Norvégiens d'aujourd'hui, tombe raide dingue d'une chieuse intégrale, une môme suicidaire et rebelle qui lance des tartines beurrées contre les murs et meugle comme une vache pour exprimer sa différence. Mais, je n'ai pas compris exactement pourquoi, le gars n'ose pas le dire. Et voilà nos deux tourtereaux errant à l'orée de la vie d'adulte, tous brelots de ne pouvoir consommer leur amour, et contraints pour lui à coucher avec une bimbo désespérément normale et pour elle à se trancher une nouvelle fois les veines. Mais, on le sait, la vie est fabuleuse et pleine de mystères, c'est Lelouch qui l'a dit : ils finiront par reconnaître leur passion et par meugler de concert en ruinant le bal de fin d'année, parce que c'est des sauvages et que l'amour se rit des conventions. Oui, on le voit, La Boum est un objet punkoïde à côté. Mais ce qui se passe dans ce film aussi niais qu'un roman à paillettes pour adolescentes est tout aussi important et capital que les aventures de Vicky. Le plus gros drame qui vient frapper de plein fouet ces mômes est une vitrine cassée, si on exclut cette tragédie insupportable du coup de sac à main dans la tête. Littéralement cons-ter-né de bout en bout par la vacuité de ce qui nous est raconté, on ne peut que constater que "l'adulescence" peut aussi toucher les cinéastes, et qu'il est possible, oui, de réaliser un film sur l'adolecence sans jamais nous en faire éprouver un quelconque état. Déconnecté de la réalité (franchement, a-t-on déjà vu des élèves comme ça ?), emprisonné dans sa vision mièvre et fleur-bleue des rapports amoureux, le film pourrait être de science-fiction si on ne voyait pas que Lund met tous ses efforts pour faire vrai : lumière affreuse pour faire réaliste, acteurs amateurs pour faire authentique, minuscules dramichous pour montrer que l'enfance c'est hachement dur, construction surfaite à mort pour faire croire qu'on comprend cet état. Lund n'a pas dû voir de film depuis longtemps pour nous en servir un aussi suranné et raté.

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